Restauration au Maroc : des faillites en série qui inquiètent
Au Maroc, les professionnels avancent plusieurs facteurs pour expliquer les faillites en série dans le secteur de la restauration.
Une récente étude a révélé la présence de substances chimiques per – et polyfluoroalkylées (PFAS) dans certains emballages alimentaires à usage unique au Maroc.
Menée par l’Association marocaine Santé Environnement et Toxicovigilance (AMSETOX), en partenariat avec le Réseau international pour l’élimination des polluants (IPEN), cette étude a révélé la présence de PFAS dans 64 sur les 119 emballages alimentaires à usage unique, en papier, carton et fibres moulées à base de plantes, achetés dans 17 pays, dont le Maroc. « Les échantillons ont été achetés et envoyés au même laboratoire pour être testés. Les échantillons provenaient de Tunisie, Égypte, Jordanie, Koweït, Maroc, Irak, Monténégro, Jamaïque, Mexique, Argentine, Bénin, Zambie, Cameroun, Philippines, Taïwan, Népal et Inde. Les tests ont été faits pour 58 PFAS spécifiques et pour le fluor organique extractible (EOF) », explique au journal Le Matin, Dr Naima Rhalem, présidente d’AMSETOX.
Parmi les échantillons alimentaires achetés au Maroc, deux contenaient des PFAS. « Il s’agissait d’un emballage pour frites acheté au niveau d’une chaîne de restauration rapide internationale et un emballage pour cake acheté au niveau d’une franchise internationale installée au Maroc. Les chaînes ont été avisées par courrier. L’association a également avisé les départements ministériels concernés pour prendre les mesures nécessaires et pour les inciter à réglementer cet aspect », fait savoir l’experte, précisant que les PFAS sont la cause de maladies comme le cancer, l’infertilité et les perturbations endocriniennes.
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« Les PFAS sont largement utilisés dans les emballages alimentaires à usage unique, en particulier en restauration rapide, ce qui expose particulièrement les jeunes qui sont de grands consommateurs de cette restauration rapide, aux effets des PFAS qui peuvent perturber les hormones naturelles du corps », a ajouté Badrane. La présidente d’AMSETOX rappelle pour sa part que « trois PFAS et leurs substances apparentées comptent parmi les produits chimiques les plus hautement toxiques connus et sont interdits à l’échelle mondiale. Cependant, il n’existe pas de réglementation mondiale complète pour protéger l’environnement et la santé humaine contre tous les PFAS ».
« Au Maroc, le décret, n°2-10-473 du 7 chaoual 1432 (6 septembre 2011), pris pour l’application de certaines dispositions de la loi n°28-07, relative à la sécurité sanitaire des produits alimentaires, et le décret conjoint entre plusieurs ministères, n°3283 – 17 du 16 ramadan 1440 (22 mai 2019), fixant les conditions d’hygiène applicables au transport des produits alimentaires et des aliments pour animaux, évoquent les emballages alimentaires sans pour autant fixer leur composition chimique. Une amélioration de ce cadre réglementaire intégrant les PFAS est recommandée pour protéger à la fois la santé des consommateurs et l’environnement en assurant des emballages alimentaires exempts de PFAS », recommande Dr Rhalem.
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