En raison du contexte politique négatif en Europe, le ministère des Habous et des Affaires islamiques entend réviser sa politique d’encadrement religieux des Marocains résidant à l’étranger (MRE).
Paradoxe. Au moment où le vieillissement de la population française et européenne figure parmi les grandes préoccupations et surtout après la catastrophe de la grande canicule, le troisième âge des immigrés fait parent pauvre des politiques. « Le troisième âge des Marocains résidant à l’étranger ». C’est le thème du séminaire organisé vendredi 10 et samedi 11 juin par la Fondation Hassan II pour les MRE et qui aura lieu au centre de formation de Bank Al Maghrib à Rabat.
Ce rendez-vous auquel prendront part responsables et experts a pour objectif de « faire un état des lieux des conditions de vie de ces personnes, à la lumière de l’enquête réalisée par la Fondation dans ce domaine et des témoigèènages recueillis et à faire le point sur leurs attentes. » Les participants discuteront entre autres des sujets tels que « MRE et sécurité sociale », « mobilité des immigrés retraités marocains » et « enquêtes et interventions de Médecins sans Frontières ».
Rappelons que ce thème a fait l’objet en France en mars dernier d’un rapport réalisé par le Haut Conseil à l’Intégration sur « La condition sociale des travailleurs immigrés âgés ». Premier du genre, ce document reflète une prise de conscience grandissante concernant la situation des personnes âgées issues de l’immigration et propose notamment des mesures en matière de retraite, de logement, de santé et de services à destination des personnes âgées, de devoir de mémoire de la société.
Selon ce rapport, « au dernier recensement de 1999, on comptait en France 3,25 millions d’étrangers, dont 537 000 âgés de plus de 60 ans. C’est un phénomène qui n’a cessé de s’accentuer puisque si le nombre total des résidents a baissé de 22, 7 % celui des 60 ans a augmenté de 107 % - c’est le chiffre de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS). Ce vieillissement des résidents culminera dans les années 2010/2020. La Société nationale de construction pour les travailleurs (Sonacotra) estime pour sa part, qu’en 2011, plus de la moitié de ses résidents, 55,5 % c’est beaucoup, seront âgés de plus de 55 ans.
Or à l’heure actuelle, il n’existe pas de véritable politique en faveur des personnes âgées d’origine étrangère. » C’est le même constat fait par l’historien et spécialiste des migrations Emile Témime. « Il est intéressant de relire l’abondante littérature produite depuis un demi-siècle sur l’immigration, et d’y constater l’absence presque totale de références au problème de la vieillesse immigrée, tandis que l’on consacre des pages innombrables à la seconde génération.
Alors que les questions posées par l’allongement de la vie, le poids social représenté par l’augmentation du nombre de personnes âgées, les conditions d’accès à la retraite des salariés de tous ordres, etc. font l’objet de multiples travaux, rien, ou presque rien sur les vieux immigrés ».
Rachid Tarik - Le Matin
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