Véhicule MRE : 10 erreurs fatales à ne pas commettre au Maroc

Ramener son véhicule immatriculé à l’étranger au Maroc est une pratique courante chez les Marocains résidant à l’étranger (MRE). Mais attention : une erreur de procédure, un dépassement de délai ou un document manquant peuvent entraîner des amendes lourdes, voire la saisie du véhicule.

Voici les 10 pièges les plus fréquents signalés par l’administration des douanes — et surtout comment les éviter.

1. Dépasser les 180 jours autorisés
Le régime d’admission temporaire (AT) permet de garder un véhicule étranger au Maroc 180 jours par année civile, même répartis sur plusieurs séjours.
Ces jours ne sont pas renouvelables.

— > Au-delà : amende forfaitaire (jusqu’à 10 000 DH), obligation de réexporter ou de dédouaner le véhicule.

2. Ne pas demander de prorogation en décembre (cas exceptionnels)
Une prolongation exceptionnelle de six mois est possible, uniquement à partir du 1ᵉʳ décembre, pour les véhicules encore en AT.

— > La demande doit être faite avant l’expiration des 180 jours, auprès du bureau douanier compétent. Au-delà, des pénalités s’appliquent.

3. Venir avec un véhicule qui n’est pas à votre nom… sans documents
Vous pouvez entrer avec une voiture appartenant à un tiers ou louée à l’étranger, à condition de présenter :

• Une procuration nominative en bonne et due forme,
• Un contrat de location valide à votre nom,
accompagnés des pièces d’identité du propriétaire ou de la société.
— > Sans ces justificatifs, le véhicule peut être retenu, refoulé ou soumis aux droits de douane.

4. Laisser un proche conduire votre véhicule
Le véhicule sous AT est strictement personnel : seul le MRE déclaré à l’entrée peut le conduire.

— > Toute cession d’usage à un tiers résidant au Maroc est interdite, sauf autorisation spéciale de la douane.

5. Vendre sa voiture au Maroc sans dédouanement
Vendre, céder ou abandonner un véhicule sous AT est illégal, sauf si vous l’avez dédouané au préalable (paiement intégral des droits et taxes).

— > L’infraction entraîne des amendes, la confiscation du véhicule, et peut compromettre vos futures admissions temporaires.

6. Ne pas présenter le véhicule à la sortie du territoire
À la fin de la période autorisée, vous devez réexporter le véhicule et remettre la carte AT à la douane au point de sortie.

— > Oubli ou non-réexportation = amende automatique, perte du droit d’AT pour d’autres véhicules.

7. Perdre ou oublier la carte AT
La carte AT est le seul document valable pour prouver l’admission légale du véhicule.
Sans elle, il est impossible de circuler ou de sortir du territoire.

— > En cas de perte, demandez immédiatement un duplicata auprès des services douaniers.

8. Revenir avec un véhicule déjà admis la même année
Depuis 2025, le guide douanier est clair : un même véhicule ne peut bénéficier que d’une seule admission temporaire par an, même avec un conducteur différent.

— > Seule exception : changement de propriétaire effectif mentionné sur la carte grise.

9. Circuler sans assurance valable au Maroc
L’assurance étrangère ne suffit pas toujours. Le véhicule doit être couvert par une assurance reconnue au Maroc, valable sur tout le territoire.

— > Sans assurance, l’entrée peut être refusée, le véhicule immobilisé, voire verbalisé.

10. Ne pas déclarer un vol, un accident ou un empêchement de sortie
En cas de vol, accident grave, casse irréparable ou abandon forcé, le MRE reste redevable des droits… sauf s’il déclare l’incident dans les formes légales, avec pièces justificatives et engagement formel.

— > Omission = amende équivalente à 100 % de la valeur du véhicule.

Ce qu’il faut retenir
Conduire au Maroc avec une voiture immatriculée à l’étranger reste autorisé, mais dans un cadre strict. Le non-respect de certaines règles peut entraîner :
• des amendes lourdes,
• la saisie du véhicule,
• voire une interdiction future d’accès à l’AT.