Servaty rattrapé par la Justice belge

20 juin 2005 - 19h22 - Belgique - Ecrit par :

Un procès-verbal est en train d’être dressé au niveau de la Police fédérale belge à l’encontre de Philippe Servaty, le journaliste belge du journal “Le Soir” à l’origine de l’affaire des photos pornos de femmes marocaines qui ont circulé, à leur insu, sur des CD et sur Internet. Les résultats de l’enquête devraient être remis au Parquet de Bruxelles, compétent en principe dans cette affaire dans la mesure où le mis en cause habite la ville de Bruxelles. Aucune demande de commission rogatoire de la part des autorités marocaines n’a encore été enregistrée jusqu’à ce jour.

Vu les aspects internationaux de cette affaire de mœurs et les nombreux voyages à l’étranger à l’actif de Servaty, le Parquet fédéral pourrait estimer qu’il serait mieux placé et se saisir lui-même de l’affaire.
Le tourisme sexuel n’est réprimé en Belgique que dans les cas où sont impliqués des mineurs d’âge. Même si les faits sont commis dans un pays étranger une loi belge datant de 1995 prévoit le principe d’extraterritorialité, lequel permet au parquet belge de poursuivre une personne établie en Belgique. Les autorités belges n’ont jusqu’ici été saisies ni de plaintes ni de demandes d’assistance judiciaire de la part de la justice marocaine.
Dans le cadre de leur enquête, les limiers belges souhaiteraient savoir notamment si le mis en cause n’aurait pas commis d’autres faits similaires soit en Belgique, soit dans d’autres pays que le Maroc. Ils estiment que son cas mérite toute leur attention.
En effet, son modus operandi pour attirer les femmes dans ses chambres d’hôtel et l’exhibitionnisme de ses exploits étalé sur le Web les intriguent au plus haut point. Le journaliste qui, rappelons-le, n’est pour l’instant inculpé d’aucun chef d’accusation et reste libre, pourrait être auditionné et des perquisitions être menées notamment à son domicile ou à son ex-lieu de travail, le journal “Le Soir”. Les résultats de l’enquête de la Police fédérale belge sur ses agissements et ses mœurs seront joints au dossier et remis soit au substitut du procureur du Roi, soit à un magistrat fédéral, lesquels devront décider de la suite à donner à l’affaire. L’auteur présumé des faits pourrait soit être cité devant un tribunal correctionnel si l’enquête révèle des faits contraires à la législation belge en matière de crimes sexuels, soit bénéficier d’un classement de l’affaire dans l’hypothèse où les preuves ne seraient pas suffisantes pour qu’il soit poursuivi.
Si le Parquet belge estime qu’il a besoin dans son dossier d’informations supplémentaires sur le cas de Servaty (par exemple, les déclarations des femmes marocaines victimes de ses agissements), une commission rogatoire pourrait être envoyée à Rabat. Idem pour les autorités marocaines qui pourraient faire la même demande. Jusqu’à présent, ces dernières n’ont donné aucun signe ni dans un sens ni dans l’autre. “Nous avons de bonnes relations avec le procureur général à Rabat”, confirme-t-on au Parquet fédéral belge.
En effet, le Maroc et la Belgique sont liés par un traité d’entraide judiciaire depuis plusieurs années. Celui-ci permet, entre autres, d’accélérer les échanges d’informations en évitant les lenteurs de la procédure diplomatique traditionnelle (ambassades, ministères des Affaires étrangères, de la justice).

L’Economiste

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Belgique - Faits divers - Droits et Justice - Procès - Prostitution Maroc - Affaire Philippe Servaty

Ces articles devraient vous intéresser :

Affaire de viol : Achraf Hakimi devant le juge

L’international marocain du Paris Saint-Germain, Achraf Hakimi, a eu affaire à la justice ce vendredi matin, en lien avec une accusation de viol portée contre lui.

La chanson « Enty » de Sâad Lamjarred devant la justice

Le compositeur Mohamed Rifai a assigné DJ Van en justice à cause de la chanson « Enty » interprétée par Saad Lamjarred en 2014.

Maroc : les fraudeurs fiscaux bientôt devant la justice

Au Maroc, les fraudeurs fiscaux présumés vont répondre de leurs actes. Les contrôleurs de l’administration fiscale ont transmis leurs dossiers à la justice aux fins de poursuite.

Maroc : un magistrat sévèrement sanctionné

Le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire vient d’ordonner la révocation d’un juge exerçant dans un tribunal de première instance, condamné pour corruption. Le magistrat a été pris en flagrant délit, alors qu’il recevait la somme de 500 dirhams de la...

Mohamed Ihattaren risque d’aller en prison

L’avocat de Mohamed Ihattaren, Hendriksen, confirme que le joueur d’origine marocaine est poursuivi en justice pour légère violence envers sa fiancée Yasmine Driouech en février dernier. La date de l’audience n’est pas encore connue.

Maroc : Une vague de racisme contre les mariages mixtes ?

Des activistes marocains se sont insurgés ces derniers jours sur les réseaux sociaux contre le fait que de plus en plus de femmes marocaines se marient avec des personnes originaires des pays d’Afrique subsaharienne. Les défenseurs des droits humains...

Sentiment d’insécurité au Maroc : un écart avec les statistiques officielles ?

Au Maroc, la criminalité sous toutes ses formes est maitrisée, assure le ministère de l’Intérieur dans un récent rapport.

Poupette Kenza : compte Instagram désactivé après des propos « antisémites »

L’influenceuse aux plus d’un million d’abonnés sur Instagram, Poupette Kenza, se retrouve au cœur d’une vive controverse après avoir tenu des propos jugés antisémites. Dans une story publiée le 15 mai 2024, elle affirmait sans équivoque son soutien à...

Maroc : WhatsApp banni pour la Gendarmerie royale

Suite à la décision de justice annulant un procès-verbal dressé via WhatsApp, la Gendarmerie royale a invité les commandements régionaux, casernes, centres et patrouilles au respect strict des textes en vigueur et à éviter d’envoyer tout document via...

L’appel des chrétiens marocains

La communauté chrétienne au Maroc a réitéré, à l’occasion de la célébration de la fête de Noël, sa demande d’abrogation de l’article 220 du Code pénal et de la dépénalisation du prosélytisme.