Transport routier : Le Maroc pénalisé à l’international

13 octobre 2008 - 19h52 - Maroc - Ecrit par : L.A

« Pas moins de deux heures de perte de temps sur le trajet Agadir-Tanger en raison des contrôles routiers », dénonce Ahmed Aberchane, président de l’Association de transport international et de logistique (Astril-Maroc). C’est la rançon des multiples points de contrôle effectué par le système de sécurité routière. On en dénombre en moyenne une vingtaine sur cet itinéraire emprunté par les camions transportant fruits, légumes et poissons frais destinés à l’exportation. Perte de temps mais aussi pénalisation pécuniaire évaluée à 800 DH par camion et par voyage.

« Dans quelles conditions peut-on alors prétendre à une compétitivité face à la concurrence étrangère ? » s’interroge Aberchane. D’autant plus que la profession est lourdement handicapée par rapport aux transporteurs européens qui opèrent sur le territoire national. Ces derniers bénéficient de la détaxe sur le matériel roulant, la pièce détachée et du carburant professionnel, pour ne se limiter qu’à ces artifices qui constituent au Maroc les postes de frais les plus importants, est-il signalé. Au demeurant, tous les coûts s’avèrent plus élevés chez nous, abstraction faite du salaire du chauffeur.

Aussi ne faut-il point s’étonner de voir la flotte étrangère accaparer les 85% des flux traités par le Transport international routier (TIR). Ce volume est détenu par 43 entreprises étrangères qui opèrent parmi les 380 sociétés que le secteur marocain du TIR avec un millier de véhicule. Or, ce type de transport doit obligatoirement s’aligner sur les normes internationales tout en disposant de moyens à même d’assurer sa compétitivité. Car, aux coûts logistiques internes qui s’avèrent prohibitifs, les frais et délais du passage du détroit sont aussi des handicaps sérieux.

Selon une étude de la Banque mondiale, la traversée coûte environ 550 euros, soit 3 fois plus que sur une distance comparable. Ceci résulte de la combinaison de trois postes quasiment équivalents : des coûts portuaires élevés au Maroc et en Espagne et le prix de la traversée maritime. A cela s’ajoute la vulnérabilité du TIR vis-à-vis des activités illégales comme le trafic des stupéfiants et celui des passagers clandestins. D’après les opérateurs, près de 1% des chargements sont affectés. Niveau jugé très important par les spécialistes.

Pour remédier à la situation, l’Astril-Maroc a élaboré une étude qu’elle compte présenter incessamment au département de tutelle. Selon Aberchane, le document dresse un diagnostic complet des contraintes notamment au niveau juridique, technique et financier. Il définit aussi les grands axes d’une stratégie de développement de l’activité de la flotte nationale. L’objectif est d’arriver à traiter au moins 50% du trafic TIR. Objectif réalisable, selon la profession, à la seule condition d’un accompagnement par autres départements concernés par l’activité.

SIT-Tanger

L’Astril-Maroc organise pour la seconde année consécutive le Salon international du transport et logistique. La prochaine édition aura lieu du 28 au 31octobre à Tanger. Cette manifestation qui rallie le soutien de grands opérateurs étrangers et d’institutionnels concernés, comme TangerMed et Marsa Maroc, se veut pour principal objectif la promotion de partenariats entre les pays du pourtour de la Méditerranée.

Source : L’Economiste - A. G.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Compétitivité - Transports

Ces articles devraient vous intéresser :

Le Maroc édicte de nouvelles règles pour les trottinettes

Mohamed Abdeljalil, ministre des Transports et de la Logistique, veut réglementer l’utilisation des trottinettes et d’autres nouveaux moyens de transport.

Les MRE ont boudé les locations de voiture cette année

Les professionnels du secteur de la location de voitures au Maroc se plaignent de la faible demande notée au cours de cette saison estivale par rapport aux années précédentes.

Un investissement colossal pour les infrastructures au Maroc

Le Maroc devra mobiliser 38 milliards de dollars au cours des dix prochaines années pour moderniser ses infrastructures non énergétiques, telles que les routes, les ports et les réseaux numériques.

Flotte commerciale Maroc : objectif 100 navires d’ici 2040

Le Maroc ambitionne de faire renaître sa flotte commerciale des cendres. Pour ce faire, une délégation gouvernementale s’est rendue en Corée du Sud, à la rencontre du géant de la construction navale HD Hyundai Heavy Industries.

Maroc : les voitures de plus en plus chères !

Les Marocains paieront plus cher les voitures neuves en raison de l’obligation de respecter les normes « Euro 6 » pour l’homologation et l’immatriculation. Les professionnels du secteur appellent Mohamed Abdeljalil, ministre des Transports et de la...

Prix des billets de train : les Marocains en colère

Déjà confrontés à une hausse généralisée des prix, les Marocains doivent désormais faire face à une augmentation des tarifs des billets de train. Cette décision de l’Office national des chemins de fer (ONCF) a suscité la colère des usagers et certains...

Le Maroc modernise ses gares routières

Le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a levé un coin de voile sur le projet de modernisation et de professionnalisation des gares routières du Maroc.

De nouveaux avions pour Royal Air Maroc

Royal Air Maroc (RAM) a officiellement lancé un appel d’offres pour l’acquisition de 200 nouveaux avions. Cet investissement colossal vise à quadrupler la flotte de RAM d’ici une décennie, en vue de propulser la compagnie marocaine vers de nouvelles...