Un Marocain de 18 ans condamné à 18 mois de prison pour trafic de cannabis

18 septembre 2002 - 17h15 - France - Ecrit par :

Un Marocain, de 18 ans, a fait une crise de tétanie pendant l’audience correctionnelle. Il avait été interpellé, vendredi dernier sur l’aire d’autoroute de Vinassan par la douane avec 23 kg de résine de cannabis dans son véhicule.

Depuis son interpellation vendredi soir sur l’aire de l’autoroute de Vinassan, par les douaniers, Driss Maimouni jure de son innocence, y compris à la brigade des recherches de la gendarmerie. "Pourtant les douaniers ont bien trouvé 23 kg de résine de cannabis dans le réservoir de votre Ford Sierra. Vous voulez faire croire que vous rouliez sans vous être aperçu depuis plusieurs semaines que vous deviez faire le plein de carburant plus souvent". Le président Jean-Marie Ferrandez a mis le doigt sur le point qui fait mal. Le prévenu jugé hier matin en comparution immédiate à tout juste 18 ans. Il a acheté sa voiture en Espagne où il vit depuis avril dernier. En août, c’est prouvé, il se rend au Maroc : "J’ai prêté ma voiture à un ami pour un mariage. Il l’a gardée une semaine. Il s’appelle Mustafa Mansour. C’est lui qui a dû mettre la drogue", a justifié le jeune marocain. "Vous alliez à Montpellier quand vous avez été interpellé, vendredi. Est-ce que ce Mustafa connaissait votre destination ? - "Non", a répondu l’interprète pour Driss Maimouni. "C’est une histoire qui n’a aucun sens", s’est exclamé J.-M. Ferrandez. Yolande Renzi, procureur de la République partageait le même avis : "Comment supposer que des commanditaires, car lui n’est qu’un passeur, laissent se promener ainsi 23 kg de cannabis pour 96 000 E sans connaître la destination. Non, il existe un faisceau de présomptions qui me convainc de sa culpabilité." Le représentant des douanes avait demandé la saisie de la Ford, une amende de 96 300 E et une condamnation. Un petit point sur les trafics. Avant de requérir 18 mois à 2 ans de prison ferme contre le prévenu, le procureur a fait un petit point de la situation des trafics, constatant : "Sans doute grâce aux actions contre la drogue, j’ai constaté depuis quelques mois que les quantités saisies avoisinaient toujours les 20 kg. On ne trouve plus des stocks de 200 ou 500 kg. Les contrebandiers sont prudents. D’ailleurs les passeurs sont aussi de plus en plus jeunes". Yolande Renzi a ainsi souligné l’hypothèse selon laquelle les commanditaires tablent sur la naïveté de très jeunes gens pour qu’ils prennent des risques à leur place. Intervention des pompiers. Me Nicolas Sainte-Cluque entamant une difficile plaidoirie a regretté que certains faits n’aient pas pu être vérifiés lors de l’instruction mais son client avait choisi d’être jugé : "Il n’avait rien de plus à dire que son innocence. Il allait bien chez son père. S’il mentait, il aurait dit que Mustafa connaissait sa destination. Parfois la vérité semble incohérente. On n’a pas vérifié s’il pouvait conduire sans s’apercevoir qu’il était obligé de faire le plein plus souvent. C’est un diesel". A ce moment, son client s’est effondré (voir l’encadré ci-contre). Lorsque Driss Maimouni a été en état, l’avocat a repris sa plaidoirie : "On ne peut pas le condamner sur un faisceau d’indices non vérifiés. Son malaise prouve-t-il qu’il est innocent ou qu’il est coupable ? À vous de le décider." Les magistrats avaient forgé leur conviction. Driss Maimouni, 18 ans, a été condamné à 18 mois ferme.

E. Goissaud pour le Midi libre

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Drogues - Procès - Prison

Ces articles devraient vous intéresser :

Pufa, la "cocaïne des pauvres" qui déferle sur le Maroc

Pufa, la « cocaïne des pauvres » s’est installée progressivement dans toutes les régions du Maroc, menaçant la santé et la sécurité des jeunes. Le sujet est arrivé au Parlement.

Boufa, la drogue qui terrifie le Maroc

Le Maroc mène des actions de lutte contre les drogues dont la « Boufa », une nouvelle drogue, « considérée comme l’une des plus dangereuses », qui « envahit certaines zones des villes marocaines, en particulier les quartiers marginaux et défavorisés. »

"Lbouffa" : La cocaïne des pauvres qui inquiète le Maroc

Une nouvelle drogue appelée « Lbouffa » ou « cocaïne des pauvres », détruit les jeunes marocains en silence. Inquiétés par sa propagation rapide, les parents et acteurs de la société civile alertent sur les effets néfastes de cette drogue sur la santé...

« L’Escobar du désert » fait tomber Saïd Naciri et Abdenbi Bioui

Plusieurs personnalités connues au Maroc ont été présentées aujourd’hui devant le procureur dans le cadre de liens avec un gros trafiquant de drogue. Parmi ces individus, un président de club de football.

Le Maroc face à la menace de la « Poufa », la cocaïne des démunis

Le Maroc renforce sa lutte contre la « Poufa », une nouvelle drogue bon marché, connue sous le nom de cocaïne des pauvres », qui a non seulement des répercussions sociales, notamment la séparation des familles et une augmentation des suicides et des...

"L’boufa", la nouvelle menace pour la société marocaine

Le Maroc pourrait faire face à une grave crise sanitaire et à une augmentation des incidents de violence et de criminalité, en raison de la propagation rapide de la drogue «  l’boufa  » qui détruit les jeunes marocains en silence.