En 2020, le parquet de Paris avait mené des enquêtes sur ce phénomène qui prend des proportions alarmantes, révélant que de nombreux Algériens se font passer pour des Marocains lorsqu’ils sont interpelés pour divers délits, ce qui rend difficile leur identification par les autorités françaises. Sur 8 250 Algériens arrêtés en 2023 pour des faits de délinquance, près de 27 % ont affirmé, lors des interrogatoires, être de nationalité marocaine. Cette pratique est plus fréquente en région parisienne, à Marseille et dans certaines villes du Nord.
Plusieurs raisons justifieraient le choix des Algériens d’usurper l’identité marocaine. « Les procédures de rapatriement vers l’Algérie sont souvent confrontées à des obstacles diplomatiques. Bien que les deux pays aient signé des accords de réadmission, les autorités algériennes collaborent peu dans la mise en œuvre de ces mesures. En 2023, 2 562 ressortissants algériens avaient été expulsés. Ainsi, en dissimulant leur nationalité réelle, les clandestins algériens tentent de ralentir, voire d’empêcher, leur expulsion. »
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Une étude des dossiers des Algériens arrêtés en 2023, montre que certains d’entre eux, sans antécédent judiciaire en France, ont une parfaite maitrise des failles de la loi et dans les procédures administratives liées à l’expulsion. Sur cette base, le parquet de Paris soupçonne l’existence d’un système bien huilé, mis en place par des réseaux d’aide aux migrants irréguliers. Pour certains observateurs, cette pratique pourrait être l’œuvre de réseaux organisés qui inciteraient les migrants à usurper la nationalité marocaine pour éviter les expulsions en France.