L’utilisation de drogues explose chez les jeunes marocains

29 janvier 2008 - 20h40 - Maroc - Ecrit par : L.A

Les multiples conséquences sanitaires, économiques et sociales liées à la consommation des drogues, très répandues parmi les jeunes, que sont le tabac, le hachich et les psychotropes, sont préoccupantes.

Présentant d’importantes similitudes dans la relation significative entre consommation régulière et plusieurs maladies graves, ces substances sont ravageuses et destructrices d’une jeunesse appelée à relever bien des défis. L’avenir de ces jeunes et celui de notre société dans ses différentes composantes s’en trouvent grèves.

Les effets néfastes de ces drogues sont depuis longtemps établis. Il n’échappe à personne qu’ils sont la cause directe, sinon les principaux facteurs de risque de nombre de maladies graves notamment cardio-vasculaires, respiratoires, psychiatriques pour ne citer que ceux-là. Presque inconnus, du moins, d’usage très discret il y a quelques décennies, Leur prolifération a littéralement explosé au cours des dernières années.

La précocité de la consommation du tabac, souvent tolérée par les tuteurs : parents, enseignants… voire, encouragée par un laisser-faire, aussi bien en milieu scolaire que familial, constitue le facteur majeur de dépendance et la démarche première pouvant initier à la poly-consommation de ces substances.

Cette évolution, qui prend de l’ampleur, est relativement récente mais déjà inquiétante : les consommateurs sont de plus en plus jeunes à expérimenter la poly-consommation cumulant tabac, hachich et psychotropes. Ils sont de plus en plus nombreux à en faire un usage régulier. Or l’usage régulier qui en est fait par des adolescents a plus d’une nocivité : il s’effectue à un moment de croissance où le système nerveux central est en pleine phase de développement.

La dépendance au seul tabac est déjà particulièrement inquiétante, cumulée aux autres substances, son usage régulier conduit inévitablement à une diminution des performances scolaires et professionnelles et de suite à un désintéressement vis-à-vis de l’entourage, notamment familial et social. En démotivant et déconnectant l’individu, cet usage devient un facteur majeur de désocialisation, de déscolarisation voire de désintégration de foyers avec les conséquences qu’on sait,

Cet usage régulier, faut-il le rappeler, est également un facteur d’aggravation de beaucoup de maladies, notamment des psychopathologies évolutives, en particulier de la schizophrénie dont les patients connaissent des altérations considérables du comportement avec des épisodes extrêmement sévères.

Ces dangers sont continuellement aggravés par les changements portant sur les produits utilisés, chaque jour, plus nocifs et plus destructeurs.

Il devient impératif d’attirer l’attention des jeunes sur les importants dangers sanitaires et sociaux liés à cet usage et de faire une priorité de la médiatisation de cette pandémie.

Un facteur majeur de désocialisation

Mieux informer les jeunes, les enseignants, les parents et au besoin les professions médicales et paramédicales est à même de permettre d’entamer une lutte contre cette dépravation. Son éradication étant impossible, l’ambition est d’en limiter les dégâts. C’est capital.

La population a certainement besoin de disposer d’une information scientifiquement validée et véhiculée par le corps médical qui est à même de la crédibiliser. Multiplier les occasions de débats, pour les médecins et tous les actifs de la société civile. Inviter les intervenants à informer la population par les moyens appropriés, notamment la télévision dont le rôle informationnel est certainement premier.

Les enseignants sont souvent, eux-mêmes, peu informés sur les moyens à mettre en œuvre pour sensibiliser leurs élèves et leur faire prendre conscience des conséquences ravageuses liées à cet usage. C’est à leur intention qu’il serait souhaitable d’organiser des rencontres d’information et de formation marquant ainsi la première étape d’une lutte de longue haleine. L’objectif d’informer ne vise pas seulement les enseignants, mais la masse des jeunes, les familles, et surtout les parents qui se trouvent souvent désemparés lorsqu’il s’avère qu’un de leurs enfants est consommateur de ces drogues.

Les médecins peuvent, à l’occasion de consultations, repérer l’usage de ces substances et tenter d’en obtenir l’arrêt, mais tout effort individuel, aussi louable qu’il soit, risque d’être limité voire vain, s’il ne s’insère pas dans un cadre de lutte organisé sur le plan local et national.

Améliorer l’état sanitaire de notre société par une lutte contre les drogues, préserve notre cohésion sociale. L’ objectif d’informer et de sensibiliser, qu’il convient de placer parmi les priorités gouvernementales, interpelle toutes les bonnes volontés de la société civile, l’Etat et les institutionnels n’en sont pas exclus.

Gazette du Maroc - Abdelhamid Mghari

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Drogues - Santé - Jeunesse

Ces articles devraient vous intéresser :

Sentiment d’insécurité au Maroc : un écart avec les statistiques officielles ?

Au Maroc, la criminalité sous toutes ses formes est maitrisée, assure le ministère de l’Intérieur dans un récent rapport.

Casablanca : du nouveau sur les circonstances du décès de trois femmes enceintes

On en sait un peu plus sur le décès de trois femmes enceintes dans une clinique privée de Casablanca lors de leurs accouchements par césarienne le 8 janvier 2025.

Chèque de garantie : ce scandale marocain

La conseillère parlementaire du parti de l’Union Nationale du Travail au Maroc (UNTM), Loubna Alaoui, a adressé une question orale au gouvernement sur la persistance de certaines pratiques illégales dans les cliniques privées, notamment l’exigence d’un...

Royal Air Maroc : Un bébé sauvé en plein ciel

Un bébé de 18 mois a été sauvé d’un arrêt cardiaque grâce à l’intervention rapide de deux membres de l’équipage de la Royal Air Maroc.

Achraf Hakimi a consulté un psychologue

Le latéral droit marocain du Paris Saint-Germain, Achraf Hakimi, a confié avoir bénéficié d’une assistance psychologique il y a trois ans parce qu’il passait par des moments difficiles sur le plan personnel.

Les dattes algériennes dangereuses pour la santé ?

L’inquiétude enfle quant à la qualité des dattes algériennes importées au Maroc. Dr. Hassan Chtibi, président de l’Association de protection du consommateur, alerte sur les risques sanitaires liés à la consommation de ce produit prisé par les Marocains.

Alerte à la variole du singe : le Maroc en mode prévention maximale

Aucun cas de variole du singe n’a jusque-là été détecté au Maroc, a assuré Le docteur Mouad Mrabet, coordinateur du Centre national des opérations d’urgence publique relevant du ministère de la Santé et de la protection sociale, soulignant que les...

Les Marocains de plus en plus obèses

Près de la moitié de la population marocaine (46 %) sera obèse d’ici 2035, selon les prévisions de la World Obesity Forum.

Maroc : des avions pour transporter les malades

Le ministère de la Santé et de la protection sociale vient de lancer un appel d’offres d’un montant de 30 millions de dirhams pour la location d’avions dédiés au transport rapide des malades.

Maroc : la hausse des cas d’intoxications alimentaires inquiète

Au Maroc, la recrudescence des cas d’intoxication alimentaire dans les plusieurs villes inquiète les associations de défense des droits des consommateurs qui appellent à renforcer les contrôles dans les restaurants et établissements de restauration...