La visite du roi Mohammed VI en France, un tournant décisif

Le roi Mohammed VI devrait effectuer une visite d’État en France d’ici fin 2025 ou début 2026, informent des sources diplomatiques citées par Jeune Afrique. Un voyage très attendu, qui consacrerait le dégel total des tensions entre Rabat et Paris.

Au-delà d’une simple visite, ce déplacement du roi du Maroc marquerait l’aboutissement du processus de normalisation des relations entre Rabat et Paris, après une longue crise diplomatique, avec en toile de fond la question du Sahara et des visas. Elle traduirait également la volonté commune des deux pays de tourner la page des tensions et de repartir sur de nouvelles bases, analyse le magazine.

Le Maroc et la France vont continuer à resserrer leurs liens dans les prochains mois. Une réunion du comité conjoint franco-marocain est prévue à l’automne, sous la présidence des chefs de gouvernement des deux pays. Le groupe mixte sur la migration se réunira prochainement à Paris et le ministre marocain de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit est également annoncé à Paris.

Des gestes symboliques s’enregistrent par ailleurs. C’est le cas de l’invitation de Brigitte Macron à siéger au conseil d’administration de la Fondation du Théâtre royal de Rabat, de l’apparition conjointe de la princesse Lalla Hasnaa et du président Emmanuel Macron lors d’un sommet sur l’océan, ou de l’annonce de l’ouverture d’un consulat français dans la ville de Laâyoune, au Sahara marocain.

Pour les observateurs, la crise diplomatique entre Rabat et Paris a pris fin le 30 juillet 2024, date à laquelle Emmanuel Macron, dans une lettre officielle adressée au roi Mohammed VI, a exprimé le soutien de la France au plan marocain d’autonomie du Sahara, considéré comme « la base sérieuse et unique » pour résoudre ce conflit.

« Cette reconnaissance française de la souveraineté du Maroc sur son Sahara était la condition sine qua non pour Rabat à la reprise complète des relations », affirme un expert. Des sources diplomatiques françaises font savoir que « la rupture a révélé la capacité de Rabat à se passer de Paris lorsque cela s’avère nécessaire, tout en mettant en évidence le retard de la France à appréhender les nouveaux rapports de force » au Sahel, dans le bassin méditerranéen et en Europe.