Malgré ses victoires, le Maroc inquiète à l’approche de la CAN 2025

L’équipe du Maroc est à un pas de la qualification pour la Coupe du monde 2026 prévue aux États-Unis, au Canada et au Mexique. Les Lions de l’Atlas se sont imposés 2-0 face à la Tanzanie mardi, lors de la sixième journée des éliminatoires, après leur victoire à l’arraché sur le Niger (2-1) vendredi. Les Lions de l’Atlas sont leaders de leur groupe avec 12 points, suivis de la Tanzanie et du Niger avec 6 points et de la Zambie avec 3 points. Si on ajoute les trois points face au Congo, actuellement suspendue par la FIFA, le Maroc totalise 15 points en 5 matchs. Un parcours sans faute pour les hommes de Walid Regragui qui pourront décrocher leur ticket pour la phase finale du Mondial 2026 avec un match nul lors des prochains matchs.

À lire : Match Maroc - Tanzanie : les changements probables de Walid Regragui

Malgré cet exploit, l’équipe du Maroc ne rassure visiblement pas, à en juger par ses prestations peu convaincantes lors de ces deux rencontres. « Il sera difficile, au vu de la prestation actuelle, de rivaliser à armes égales ou de battre de grandes équipes », estime l’analyste sportif Abderrahim Ouchrif, soulignant que le niveau de jeu affiché par la sélection marocaine « n’augure rien de bon malgré la présence de grands joueurs professionnels et une solide composition humaine ». Dans une déclaration au site Al3omk, il a également fait part de la déception du public marocain face à ces prestations ternes des joueurs marocains dont la plupart évoluent dans des championnats européens.

Ces prestations peu convaincantes des hommes de Regragui, à quelques mois de la CAN 2025 organisée au Maroc, suscitent de nombreuses interrogations de la part du public. Analysant la performance des joueurs marocains face à la Tanzanie ce mardi, El Mehdi Kasoua a noté une première mi-temps « stérile en termes d’exploitation des espaces et de création d’un nombre important d’occasions », soulignant que dans l’ensemble, « la performance était bonne au plan individuel, mais collectivement, il reste encore beaucoup de travail. Nous devons améliorer l’exploitation de certaines combinaisons ou triangles, que ce soit sur les ailes ou dans la profondeur. C’est un point que l’entraîneur Walid Regragui doit réviser, tout en travaillant davantage sur le développement du jeu collectif avant la Coupe d’Afrique. »

À lire : Maroc – Tanzanie : une victoire nécessaire, mais insuffisante

Pour Ouchrif, cette prestation terne des Lions de l’Atlas serait due à un manque de confiance entre les joueurs. « La preuve est qu’il n’y a pas de construction d’attaque nous permettant d’atteindre le but, ni de finition offensive, surtout lorsque le ballon vient de l’arrière, il n’arrive pas souvent à En-Nesyri ou aux attaquants », a-t-il développé, invitant Regragui à revoir « sa stratégie tactique » ainsi que le « style de jeu » des joueurs. « Si l’on parle de choix, surtout en défense, tout le monde parle du poste de défenseur central où l’on n’a pas encore trouvé un joueur capable d’épauler Nayef Aguerd », a-t-il indiqué, faisant observer que « le Maroc applique un plan fixe et une formation stable », ce qui « rend la tâche plus facile aux équipes adverses qui se replient en défense ».

Ouchrif a en outre appelé le technicien marocain à plus d’humilité avant la CAN : « Nous faisons tous des erreurs. Walid Regragui peut se tromper, mais il faut quelqu’un pour corriger ses erreurs, lui apporter des conseils ou des informations utiles. Je pense qu’il est très important de renforcer le staff technique de la sélection marocaine avec des entraîneurs compétents ayant des idées et une grande expérience. » L’analyste sportif estime qu’il est « impossible de gagner la Coupe d’Afrique si nous continuons avec ce style et cette approche… Nous ne demandons pas le départ de l’entraîneur, mais nous demandons des réformes. Il y a des points et des problèmes à corriger pour que l’équipe marocaine brille à la CAN comme elle l’a fait à la Coupe du Monde. »