
Le fisc marocain traque des hommes d’affaires à Paris
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Les services de contrôle relevant de l’Administration des douanes et l’Office des changes poursuivent des enquêtes conjointes pour vérifier l’authenticité d’opérations suspectes de transfert de fonds vers l’étranger, dissimulées derrière des transactions d’exportation effectuées par des entreprises marocaines avec des sociétés étrangères. Ils avaient reçu des rapports et signalements faisant état de manipulations dans les déclarations de valeur de marchandises et de leurs factures.
Des hommes d’affaires marocains sont soupçonnés d’avoir perçu une part substantielle des recettes d’exportation de manière illégale en dehors du territoire national, avant de déposer ces sommes dans des comptes bancaires à l’étranger. L’examen de ces transactions suspectes, impliquant des entreprises opérant dans les secteurs de l’agroalimentaire, du textile, de l’habillement et des produits du terroir, a permis d’identifier les responsables de ces sociétés, ainsi que leurs liens directs avec des dirigeants d’entreprises étrangères, rapportent des sources à Hespress. Certains de ces partenaires étrangers sont dans le viseur des services de surveillance financière de plusieurs pays européens, notamment l’Allemagne, la France.
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Les missions d’enquête se sont concentrées sur la collecte d’informations concernant la collusion entre des exportateurs marocains et des importateurs étrangers dans des opérations d’exportation, dans le but de percevoir une part importante des recettes commerciales réalisées à l’étranger, avant de les intégrer dans des circuits de comptes bancaires répartis dans plusieurs pays, pour être finalement déposées dans des paradis fiscaux, notamment dans des pays d’Amérique centrale et dans des portefeuilles en cryptomonnaies. Le système « BADR » et la plateforme « PortNet » ont été utilisés dans le cadre de l’audit.
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Il ressort de l’examen des opérations d’exportation antérieures des entreprises ciblées qu’il existe une concentration importante de transactions avec certaines sociétés étrangères, principalement basées en Europe. Les exportateurs mis en cause sont soupçonnés d’avoir tiré profit du volume conséquent et de la diversité des produits exportés pour contourner la législation en matière de change. Pour l’heure, la valeur des bénéfices non rapatriés au Maroc ne peut être évaluée, en raison de la poursuite de l’audit et de l’inventaire des opérations commerciales menées par les trois entreprises suspectées, ainsi que par d’autres entités récemment signalées.
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