Maroc : des millions détournés à l’étranger par des entreprises

12 mai 2025 - 17h00 - Economie - Ecrit par : S.A

Suite aux rapports et signalements faisant état de manipulations dans les déclarations de valeur de marchandises et de leurs factures, les services de contrôle relevant de l’Administration des douanes et l’Office des changes mènent des enquêtes conjointes pour vérifier l’authenticité d’opérations suspectes de transfert de fonds vers l’étranger, dissimulées derrière des transactions d’exportation effectuées par des entreprises marocaines avec des sociétés étrangères.

Des hommes d’affaires marocains sont soupçonnés d’avoir perçu une part substantielle des recettes d’exportation de manière illégale en dehors du territoire national, avant de déposer ces sommes dans des comptes bancaires à l’étranger. L’examen de ces transactions suspectes, impliquant des entreprises opérant dans les secteurs de l’agroalimentaire, du textile, de l’habillement et des produits du terroir, a permis d’identifier les responsables de ces sociétés, ainsi que leurs liens directs avec des dirigeants d’entreprises étrangères, rapportent des sources à Hespress. Certains de ces partenaires étrangers sont dans le viseur des services de surveillance financière de plusieurs pays européens, notamment la France.

À lire :Maroc : l’Office des changes traque les fraudeurs

Les services des douanes et l’Office des changes ont découvert que des millions de dirhams issus des bénéfices de l’export ont été transférés vers des comptes bancaires situés dans des paradis fiscaux d’Amérique centrale et d’Asie du Sud-Est. Il ressort de l’examen des opérations d’exportation antérieures des entreprises ciblées qu’il existe une concentration importante de transactions avec certaines sociétés étrangères, principalement basées en Europe. Les exportateurs mis en cause sont soupçonnés d’avoir tiré profit du volume conséquent et de la diversité des produits exportés pour contourner la législation en matière de change.

À lire :Maroc : l’Office des changes enquête sur une vaste fraude à l’importation

Seuls 60 % du montant de la transaction sont régularisés sous supervision bancaire alors que la loi impose un délai de deux ans à tout exportateur pour rapatrier l’intégralité des fonds issus de transactions non encore réglées dans les comptes bancaires de leurs entreprises au Maroc. Les mis en cause sont également soupçonnés d’avoir profité du régime de l’admission temporaire – qui permet d’importer des marchandises en exonération des droits de douane sous condition de réexportation – pour dissimuler des transferts d’argent et détourner les bénéfices générés à l’extérieur du royaume.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Evasion fiscale - Enquête - Exportations

Aller plus loin

Trafic de devises au Maroc : l’Office des changes en alerte

Les points et guichets de change agréés situés dans les aéroports Mohammed V International de Casablanca et Marrakech-Menara sont dans le viseur des services de contrôle...

Maroc : l’Office des changes traque les fraudeurs

L’Office des changes passe au peigne fin les documents de certains investisseurs marocains dans les pays du Golfe et en Afrique. Ceux-ci ont effectué des transferts financiers...

L’Office des changes traque certains riches

Des Marocains fortunés sont dans le viseur de l’Office des changes. Ces derniers auraient acheté des montres et bijoux de luxe dans des enseignes en France et au Luxembourg,...

Des entreprises marocaines sous enquête

Les services de contrôle relevant de l’Administration des douanes et l’Office des changes poursuivent des enquêtes conjointes pour vérifier l’authenticité d’opérations suspectes...

Ces articles devraient vous intéresser :

Boom de l’automobile, chute du phosphate : les deux visages de l’économie marocaine

Le secteur automobile marocain a connu une forte croissance de ses exportations, atteignant près de 116,38 milliards de dirhams (MMDH) à fin octobre 2023, selon les dernières données de l’Office des changes.

Tomates : le Maroc dans le top 3 mondial

Le Maroc consolide sa position de troisième exportateur mondial de tomates. Grâce à son rapport qualité-prix avantageux, le royaume tente de dominer le marché européen.

Une fraude à l’importation d’ampleur dévoilée par les douanes marocaines

Les douanes marocaines mènent actuellement une enquête d’envergure sur un système de fraude à l’importation impliquant plusieurs entreprises.

Données bancaires des MRE : Le Maroc négocie avec l’OCDE

Le Maroc est en pourparlers avec l’UE en vue d’une application harmonieuse du traité OCDE/G20 sur l’échange automatique des données bancaires à des fins fiscales.

Maroc : boom des exportations automobiles à fin novembre 2023

Les exportations de voitures ont augmenté de 30,2 % à fin novembre 2023 par rapport à la même période de l’année précédente, atteignant plus de 130,64 milliards de dirhams (MMDH).

Voitures électriques : le Maroc, future puissance industrielle ?

Lentement mais sûrement, le Maroc s’impose comme un pays émergent en matière de production, d’exportation et d’écoulement de batteries et de véhicules électriques.

Tomate au Maroc : production en chute, prix en hausse

Les producteurs de tomates rondes au Maroc alertent sur une baisse significative de la production et une inflation des prix. Voici leur explication.

Maroc : croissance économique malgré l’inflation persistante

Le taux d’inflation au Maroc va poursuivre sa tendance à la baisse, mais ne retrouvera pas son niveau d’avant 2022, a indiqué le Haut-commissariat au plan (HCP) dans un récent rapport, notant une croissance de +3,3 % au quatrième trimestre de 2023,...

Immobilier au Maroc : l’Etat veut vous obliger à payer les taxes

L’administration des impôts a mis en place une nouvelle mesure pour lutter contre la fraude fiscale dans l’immobilier.

Maroc : « Moul l’hanout », la fin du cash ?

Le gouvernement marocain travaille à la généralisation du paiement électronique auprès de toutes les catégories de la société. Les petits commerçants, communément appelés au Maroc « Moul l’hanout » sont désormais concernés.