
Maroc : l’Office des changes vise les comptes cachés de responsables
Des responsables marocains, dont des binationaux, sont dans le viseur de l’Office des changes. Ils auraient acquis des biens immobiliers et ouvert des comptes bancaires à...
Suite aux rapports et signalements faisant état de manipulations dans les déclarations de valeur de marchandises et de leurs factures, les services de contrôle relevant de l’Administration des douanes et l’Office des changes mènent des enquêtes conjointes pour vérifier l’authenticité d’opérations suspectes de transfert de fonds vers l’étranger, dissimulées derrière des transactions d’exportation effectuées par des entreprises marocaines avec des sociétés étrangères.
Des hommes d’affaires marocains sont soupçonnés d’avoir perçu une part substantielle des recettes d’exportation de manière illégale en dehors du territoire national, avant de déposer ces sommes dans des comptes bancaires à l’étranger. L’examen de ces transactions suspectes, impliquant des entreprises opérant dans les secteurs de l’agroalimentaire, du textile, de l’habillement et des produits du terroir, a permis d’identifier les responsables de ces sociétés, ainsi que leurs liens directs avec des dirigeants d’entreprises étrangères, rapportent des sources à Hespress. Certains de ces partenaires étrangers sont dans le viseur des services de surveillance financière de plusieurs pays européens, notamment la France.
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Les services des douanes et l’Office des changes ont découvert que des millions de dirhams issus des bénéfices de l’export ont été transférés vers des comptes bancaires situés dans des paradis fiscaux d’Amérique centrale et d’Asie du Sud-Est. Il ressort de l’examen des opérations d’exportation antérieures des entreprises ciblées qu’il existe une concentration importante de transactions avec certaines sociétés étrangères, principalement basées en Europe. Les exportateurs mis en cause sont soupçonnés d’avoir tiré profit du volume conséquent et de la diversité des produits exportés pour contourner la législation en matière de change.
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Seuls 60 % du montant de la transaction sont régularisés sous supervision bancaire alors que la loi impose un délai de deux ans à tout exportateur pour rapatrier l’intégralité des fonds issus de transactions non encore réglées dans les comptes bancaires de leurs entreprises au Maroc. Les mis en cause sont également soupçonnés d’avoir profité du régime de l’admission temporaire – qui permet d’importer des marchandises en exonération des droits de douane sous condition de réexportation – pour dissimuler des transferts d’argent et détourner les bénéfices générés à l’extérieur du royaume.
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