Au Maroc, la multiplication des messages de haine et « des propos négrophobes » publiés sur les réseaux sociaux ces dernières semaines, ainsi que la reprise au Maroc de concepts d’extrême droite venus d’Europe ou des États-Unis, comme le « grand remplacement » ou « l’invasion migratoire » inquiètent plusieurs associations, dont le Groupe antiraciste d’accompagnement et de défense des migrants (Gadem) et le Réseau des journalistes des migrations (RMJM).
Une campagne de haine envers les personnes noires non marocaines vivant au Maroc ? Le Groupe antiraciste d’accompagnement et de défense des migrants (Gadem) dénonce les propos racistes, la stigmatisation, les discours discriminatoires, des contenus mensongers diffusés sur les réseaux sociaux, rapporte RFI. S’estimant lui aussi ciblé par cette campagne de haine, le groupe y voit une « tentative de manipulation de l’opinion publique ». Le Gadem ne s’est toutefois pas prononcé sur les individus ou groupes à l’origine de cette campagne.
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Cette campagne amène le groupe à faire le lien avec les attaques qui avaient ciblé les Marocains vivant en Espagne au mois de juin, notamment dans la ville de Torre Pacheco. Il estime que ces attaques participent de la même logique. Fin juillet, Dounia Msfersser, présidente du Réseau marocain des journalistes des migrations avait, elle aussi, dans un communiqué, condamné cette vague de messages haineux et appelé les médias marocains à déconstruire ces discours racistes. « Nous les invitons pleinement à jouer les médias d’informations privilégiant la mise en perspective, l’analyse et le travail sur le terrain pour lutter contre les fausses informations, les tentatives de manipulation et la dramatisation autour des migrations étrangères au Maroc », a-t-elle déclaré.
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D’autres actions ont été menées par le réseau. Parmi elles, une étude sur la couverture médiatique des questions liées à la migration au Maroc. Le réseau déplore « l’absence des voix des migrants et des migrantes », ainsi que « la prédominance des angles sécuritaires ».