Imad B., le narcotrafiquant qui se croyait au-dessus de tout

16 août 2025 - 08h00 - Belgique - Ecrit par : P. A

Imad B., un narcotrafiquant marocain condamné début décembre 2022 à Anderlecht, aurait continué à gérer son trafic de cannabis et de cocaïne depuis sa cellule. Il aurait même tenté de prendre le contrôle d’autres points de deal et commandité un assassinat.

« Depuis la prison, la plupart des dirigeants des organisations criminelles actives dans le trafic de stupéfiants continuent leurs agissements parce qu’ils ont des GSM », a déclaré mardi le procureur du Roi de Bruxelles, Julien Moinil, lors d’une conférence de presse, soulignant l’existence de liens entre ces criminels et des gangs à l’étranger, notamment en France. Le procureur a d’ailleurs annoncé qu’il rencontrerait son homologue marseillais en septembre.

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Imad B., surnommé Imad Marrakech, un Marocain de 30 ans, fait partie de cette catégorie de criminels. Condamné le 1ᵉʳ décembre 2022 à huit ans de prison et une amende de 80 000 euros en tant que baron d’une organisation spécialisée dans le trafic de cocaïne et de cannabis dans la cité du Peterbos à Anderlecht, il aurait poursuivi ses activités illicites depuis sa cellule et tenté de prendre le contrôle d’autres points de deal. Imad B. est accusé d’avoir commandité depuis sa cellule l’assassinat d’un homme de 31 ans, criblé de balles dans la rue Wayez à Anderlecht le 14 septembre 2023.

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Les enquêteurs avaient privilégié la thèse du règlement de comptes. Mais ils ont découvert par la suite que les auteurs de ce crime s’étaient trompés de cible. Au total, 30 personnes, dont Imad B. avaient été condamnées le 1ᵉʳ décembre 2022 dans le cadre de cette affaire dénommée « Peterbos II ». L’enquête avait révélé qu’Imad s’était associé à un narcotrafiquant marseillais, Mohamed Djeha, pour vendre des stupéfiants dans la cité de Peterbos. Trois Marseillais, Vianney, Mérou et Archad avaient été envoyés sur place dans le cadre de cette collaboration.

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Grâce à ce partenariat avec les Marseillais, Imad B. avait réussi à prendre le contrôle total du trafic de stupéfiants à Peterbos. Son chiffre d’affaires quotidien avait été estimé à 29 500 euros. Les bénéfices issus des ventes de cocaïne entre juin 2020 et avril 2022 avait atteint plus de 11,1 millions d’euros, selon les enquêteurs. Il se déplaçait dans des véhicules de luxe pour superviser son trafic. Sous le coup d’un mandat européen et international, il sera arrêté à Barcelone en décembre 2021, alors qu’il s’apprêtait à embarquer à bord d’un vol à destination de Dubaï.

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