La condamnation d’un célèbre baron de la drogue opérant dans le nord du Royaume à deux années de prison ferme pour violences sur agent public dans l’exercice de ses fonctions, après requalification des chefs d’inculpation, est loin de satisfaire le procureur général du roi près la cour d’appel de Tétouan. Celui-ci a interjeté un pourvoi en cassation.
Un magistrat instructeur sera désigné par la cour de cassation pour examiner cette affaire, qui inclut désormais les charges d’agression sur agent de la force publique, refus d’obtempérer et tentative d’homicide, apprend Al Akhbar de sources judiciaires proches du dossier. Après, la haute juridiction statuera sur la recevabilité du pourvoi. En cas de son rejet, le jugement rendu à l’encontre du narcotrafiquant sera définitif. Son acceptation entraînera, elle, un renvoi de l’affaire devant la cour d’appel. Celle-ci avait préalablement annulé le jugement par contumace et le mandat d’arrêt émis contre l’accusé. Elle l’avait enjoint à verser à la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), constituée partie civile, un dirham symbolique à titre de dommages et intérêts.
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Par ailleurs, les investigations de la cour ont révélé que de nombreux dossiers ayant motivé des avis de recherche à son encontre étaient frappés de prescription. Cependant, l’individu sera rejugé dans le cadre d’une affaire criminelle distincte. Il a été condamné à dix ans de réclusion, afin de garantir son droit à la défense et permettre un examen approfondi des circonstances avant tout nouveau verdict. Il avait entre-temps bénéficié d’un désistement de la plainte de la part de l’agent de police victime des violences, aujourd’hui retraité. En première instance, le prévenu avait écopé d’un an d’emprisonnement pour violences volontaires et refus d’obtempérer.