Achraf Hakimi est accusé d’avoir violé une jeune femme de 24 ans à son domicile à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), dans la nuit du 24 au 25 février 2023. La présumée victime, séparée depuis peu, est arrivée à 1h17 dans un Uber devant le domicile de l’international marocain qui, selon son récit, la courtise depuis un mois sur Instagram. La résidente du Val-de-Marne échangeait des messages sur WhatsApp avec une amie à qui elle racontait la scène en direct. Morceaux choisis : « Il m’a attrapé… La bouche… Jv partir », à 1 h 27. « C mort… C un forceur… J’ai dit Jsuis pas comme ça », à 1 h 31. « C très grave », à 1 h 50. Puis à 2 h 19 : « La vie de ma mère, il m’a violée. C simple… Mais le vrai viole… Il m’a doigté… De force… C un malade. » La jeune femme quitte le domicile du défenseur parisien dix minutes plus tard, et attend dehors sur un banc son amie qui est venue la récupérer en voiture.
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La présumée victime se rend au commissariat de Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne) le soir du 25 février pour faire une main courante, par « peur des répercussions » sur sa vie, dit-elle. Le parquet de Nanterre décide néanmoins d’ouvrir une enquête. Après deux ans et demi d’investigations, le parquet a rendu le 1ᵉʳ août son réquisitoire définitif. Se fondant sur la version qu’il juge crédible de la présumée victime qui dit avoir subi une pénétration digitale après un baiser consenti, il a demandé la mise en accusation d’Achraf Hakimi devant la cour criminelle. La juge d’instruction, en charge de ce dossier, décidera de la nécessité ou non d’ouvrir un procès contre le défenseur marocain qui a remporté la Ligue des champions avec le PSG en mai.
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Au cours des investigations, Achraf Hakimi a nié les faits, précisant avoir échangé au plus quatre baisers avec la jeune femme et respecté son refus d’une relation sexuelle. Le Lion de l’Atlas a déclaré que la présumée victime lui avait « clairement dit qu’il ne se passerait rien de plus ce soir-là ». « Tout est faux […]. Je n’ai jamais violé personne. […] Je pense que je suis tombé dans un piège, pour m’utiliser, comme un chantage, me soutirer de l’argent », a insisté le latéral droit parisien. « L’analyse des messages […] montre un évident et subit changement dans l’état d’esprit de la victime, compatible avec la survenance des faits qu’elle dénonce », note le procureur de la République, Hervé Lollic qui s’en tient aux messages envoyés par la supposée victime à son amie à 3 h 45 : « Jsuis trop conne… J’ai été trop naïve wesh… C nimp… Plus jamais », « Il m’a violée pour de vrai mdr ah nan… Eh jsuis traumatisée… Mais c très grave enft ».
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Le parquet relève aussi des contradictions dans les déclarations d’Hakimi. Le défenseur marocain avait déclaré avoir raccompagné la jeune femme sur le pas de sa porte et s’était assuré qu’elle était bien montée dans la voiture de son amie venue la chercher. Mais les images de vidéosurveillance montrent qu’elle a attendu seule dehors pendant treize minutes avant l’arrivée de son amie. Une autre contradiction soulevée par le parquet réside dans les déclarations de Kylian Mbappé, ami et ex-coéquipier d’Hakimi, qui dans son audition en tant que témoin le 14 avril 2023, a déclaré que le Marocain lui a assuré « qu’à aucun moment il n’avait ressenti un refus de la part de cette jeune femme. » Hakimi est un ami « respectueux » avec les femmes, qui « ne franchit pas la ligne à ne pas dépasser », avait soutenu l’ancien capitaine des Bleus. Dans la même veine, son ex-femme, Hiba Abouk, a assuré aux policiers que « les faits reprochés ne correspondaient pas du tout à la personnalité » et au comportement sexuel de son ex-mari.
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La juge d’instruction va-t-elle accepter la demande du parquet d’ouvrir un procès pour viol ? En l’absence de preuves matérielles, la juge ne devrait pas aller dans le même sens que le parquet. La présumée victime a refusé à deux reprises, lors de ses auditions du 25 février et du 1ᵉʳ mars, de se soumettre à un examen médical, préférant ne pas porter plainte. Elle a aussi refusé qu’on saisisse son téléphone pour les besoins de l’enquête. « Je serais d’accord de l’apporter pour une journée, je peux rester autant d’heures que vous le souhaitez, mais je ne vous le laisse pas », avait-elle proposé. Pour l’avocate d’Hakimi, il s’agit d’une « tentative de racket ». Pour preuve, elle rappelle les messages échangés entre la victime et son amie avant sa rencontre avec le footballeur : « Essaie de choper les codes et tout… On va aller le dépouiller… On est des meufs de la caille. » Le fait de faire une main courante plutôt que de déposer plainte vient appuyer cette thèse, selon Me Colin.
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Depuis l’éclatement de cette affaire, Achraf Hakimi a le soutien de son club et reste concentré sur sa carrière. Le défenseur marocain a été promu vice-capitaine du PSG en 2024 et le club parisien lui a prolongé son contrat jusqu’en 2029. Le Lion de l’Atlas a réalisé une belle saison 2024-2025, remportant la Ligue des champions avec son club et le prix Marc-Vivien Foé du meilleur joueur africain. Il fait également partie des 30 joueurs nominés pour le Ballon d’or qui sera décerné lundi 22 septembre.