De Mechraa Belksiri Au Sportswear

24 octobre 2006 - 05h55 - Maroc - Ecrit par : L.A

Rachid El Guenaoui, 32 ans, est le créateur de Med’it Wear, une marque de sportswear en devenir. Son projet, il y a toujours cru dur comme fer et cela malgré les nombreux obstacles.

« Travail, talent, chance », telle est la devise de Rachid El Guenaoui, jeune Français d’origine marocaine, créateur de vêtements de sport. Il aurait pu y rajouter « origines » car les siennes l’ont continuellement porté de sa naissance, en 1974, au Maroc, à la création, trente ans plus tard, de Med’it Wear, une ligne de vêtements sportswear. Natif de Mechraa Bel Ksiri, Rachid est pourtant issu d’une famille modeste. C’est d’ailleurs pour des raisons économiques que son père décide un jour d’émigrer seul en France, jusqu’au regroupement familial en 1989. Rachid a 15 ans lorsqu’il rejoint la France et le Lot-et-Garonne où son père travaille en tant qu’ouvrier agricole. Déraciné, il découvre la dure réalité de la vie en périphérie des villes, autrement dit en banlieue.

Vivre en Cité des années durant ne l’empêcheront pas de mener à bien sa scolarité jusqu’à l’obtention d’un Bac Pro Carrossier puis d’une Licence en langue arabe. Décidé à s’en sortir, il cumule les petits boulots, mais ne s’en contente pas car il sait que sa vie peut être très différente. La volonté et “beaucoup d’efforts personnels” précipitent la réalisation de son rêve, à savoir être le patron de sa propre société de vêtements de sport. En 1994, avec sa femme et associée Khadija El Mrabet, il décide d’accélérer leur destin commun en créant Med’it Wear.

Un autodidacte dans le mode du sport

Amateur de cross country – il a déjà participé aux Championnats de France – et grand fan de foot, Rachid se passionne pour le sport. Également fashion victime comme beaucoup de jeunes de sa génération, il s’est tout naturellement dirigé vers la création d’une marque de vêtements de sport. Avec Med’it Wear, il met donc en avant sa passion mais tient surtout à exposer ses origines. Medit comme Méditerranée, comme “respect, liberté et méditation”, telle est la définition qu’il donne à son projet. Ainsi, au-delà de l’intérêt commercial de son entreprise, Rachid veut véhiculer un message. Rien d’étonnant lorsqu’on connaît son parcours de “combattant”, comme il se plaît à le rappeler. “Je suis un autodidacte”, ajoute-t-il avec la conviction d’avoir fait ce qu’il fallait pour concrétiser son rêve. “Maintenant, les gens doivent croire au produit, il doit leur plaire”. Le plus compliqué était de trouver un grand distributeur convaincu par son idée et prêt à mettre en avant Med’it Wear.

Mais ce ne fut pas moins évident de trouver un graphiste et surtout de l’argent pour financer le logo de la marque et les premières fabrications. Pour cela, avec sa femme, ils ont dû puiser dans leurs maigres économies d’étudiants. En outre, pour assurer la promotion de Med’it Wear, Rachid s’est déplacé sans relâche chez tous les médias. Radio, télé, presse, tout était bon pour faire parler de son projet. Il ira même jusqu’à convaincre des sportifs de renom de porter sa marque, comme son “ami”, dit-il, Marouane Chamakh. Par solidarité, le joueur des Girondins de Bordeaux accepta de lui donner un coup de pouce. Rachid en est bien sûr fier, même si la liste de ses soutiens sportifs ne se limite pas seulement à l’international marocain. Aujourd’hui, Med’it Wear prend forme. La marque se vend dans un magasin à Bordeaux en attendant d’être commercialisée dans de grandes enseignes dédiées au sport. Quant à la collection 2007, elle se fabrique actuellement dans la banlieue de Casablanca. D’ailleurs, le Maroc, Rachid s’en sert comme d’un tremplin à l’image de sa participation réussie, en avril dernier, à l’émission télévisée Challenger. Le Maroc enfin, il souhaite à terme contribuer à son développement, une fois qu’il aura pleinement réalisé son projet.

Kawtar Ben Cheikh - Le Journal Hebdo

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Med’it Wear - Rachid El Guenaoui - MRE

Ces articles devraient vous intéresser :

Marocains d’Europe : Royal Air Maroc facilite le retour au pays

Royal Air Maroc (RAM) propose de nouveaux vols afin de faciliter le retour des Marocains d’Europe durant la période estivale. La compagnie aérienne prévoit plus de 6,6 millions de sièges, soit plus de 700 000 sièges supplémentaires par rapport à l’été...

Peut-on donner un logement sans impôt si on est MRE ?

Les Marocains résidant à l’étranger qui souhaitent transmettre un bien immobilier à un proche sans contrepartie financière peuvent, dans certains cas strictement définis, bénéficier d’un taux réduit d’imposition, voire d’une exonération totale sur...

Les MRE financent l’économie marocaine, mais restent exclus du jeu politique

S’ils pèsent économiquement à travers les transferts d’argent et les investissements au Maroc, les Marocains résidant à l’étranger (MRE) ne pèsent pas encore politiquement. Et pour cause…

Tourisme : le Maroc impressionne

Le Maroc a connu un afflux massif de visiteurs au cours du premier trimestre de 2025, enregistrant une progression des recettes touristiques qui ont atteint près de 24,63 milliards de dirhams (environ 2,5 milliards de dollars), soit une hausse de 2,4 %...

Maroc : où sont passés les MRE cet été ?

Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) se font rares cet été sur les plages désertes et dans les hôtels. Une situation qui inquiète les professionnels du tourisme.

Ramadan 2024 en France : Le Maroc perd la main sur l’encadrement religieux des MRE

À l’approche du mois de Ramadan, des voix s’élèvent pour réclamer une formation religieuse adaptée aux Marocains résidant à l’étranger, notamment en France.

A Los Angeles, une Marocaine gagne une fortune en louant ses piscines

Aux États-Unis, une Marocaine gagne des dizaines de milliers de dollars par mois en louant sa piscine résidentielle pour des fêtes et des tournages de production.

Nord du Maroc : les gangs de retour sur les routes ?

Sur la toile, des activistes appellent les Marocains à faire preuve de vigilance lorsqu’ils circulent sur certaines routes du nord du Maroc.