Vers la dissolution du Collectif contre l’Islamophobie en France
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Le premier vice-président et porte-parole du Conseil régional du culte musulman (CRCM), Abdellatif Mellouki, a réagi, lors d’un entretien, aux propos du président français. Le mardi 18 février à Mulhouse, Emmanuel Macron a déclaré vouloir mettre fin aux imams en position de détachement en France, conformément à son plan de lutte contre le "séparatisme islamique".
"C’est une annonce qui va dans le sens de ce que le Conseil français du culte musulman (CFCM) attendait. Nous connaissons depuis longtemps la situation de ces imams détachés", a confié à La Dépêche, le premier vice-président du CRCM, pour montrer que c’est une préoccupation déjà partagée. En réalité, selon Abdellatif Mellouki, ils sont environ 300, ces imams détachés par leurs pays d’origine (le Maroc, l’Algérie et la Turquie) pour prêcher dans les mosquées en France, selon les accords bilatéraux.
Le problème, relève-t-il, vient de la langue, puisque ces imams ne maîtrisent pas le français. Ce qui a conduit le Conseil à entamer la formation des imams français de confession musulmane au Maroc, étant donné qu’un imam qui ne communique pas en français face à ses fidèles, pose un réel problème. Selon le vice-président, étant donné que le statut des imams n’est pas clairement défini, la solution viendrait de la formation des jeunes étudiants éligibles à des bourses universitaires de théologie en France, avec un véritable salaire. Sur ce point précis, Abdellatif Mellouki regrette que les déclarations du président Macron n’aient pas intégré tous ces détails techniques. "La fin progressive du programme des imams détachés d’ici 2024, doit déboucher sur une clarification du statut de ces imams", martèle-t-il.
Sur un autre volet, Emmanuel Macron a également plaidé pour une plus grande transparence du financement des 2 500 lieux de culte qui existent en France (dont 15 à Toulouse). Là-dessus, Mellouki a rejeté l’idée selon laquelle les lieux de culte sont majoritairement financés par les pays étrangers. À l’en croire, la participation étrangère est de moins de 5 % du financement total d’une mosquée, tandis que la majorité des fonds provient des fidèles à hauteur de 95 %.
Par ailleurs, abordant la question de la lutte contre les dérives sectaires, le vice-président du CRCM affirme qu’il s’agit là des besoins de contrôle sécuritaire, tout en regrettant que les mesures de sécurité proposées par Macron excluent plus de 97 % de musulmans qui pourtant, vivent leur religion en paix et refusent la stigmatisation.
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