Adil Rami, l’homme qui a dit non aux Lions

7 avril 2008 - 09h45 - France - Ecrit par : L.A

Mardi 25 mars, l’équipe de France A’ fait son entrée au stade Charléty, à Paris, pour une rencontre amicale contre le Mali. Parmi les Tricolores, figurait un joueur d’origine marocaine : Adil Rami. “J’étais dans un bain de récupération, tranquille. Rio Mavuba (Ndlr : milieu de terrain de Lille) arrive. Il me dit que je suis pris en équipe de France. Je lui ai dit
d’arrêter, que c’est le genre de blague qui m’énerve”, a-t-il déclaré au quotidien L’Equipe, commentant sa sélection. Et pour cause : il y a encore deux ans, Adil était un simple jardinier et le football son hobby, rien de plus.

Des parcs aux pelouses

Né à Bastia en Corse, Adil Rami grandit à Fréjus. Jardinier municipal, il partageait son temps entre les espaces verts : les squares de la ville, mais aussi la pelouse du stade Pourcin, où il suivait ses entraînements avec l’Etoile sportive de Fréjus. En 2006, alors que le jeune homme, 20 ans, remettait en question ses espoirs de passer professionnel, le club de Lille (LOSC), qui évolue en Ligue 1, lui propose de faire un essai d’une semaine. Il tape dans l’œil de l’entraîneur Claude Puel, qui le “débauche” de l’ES quelques semaines plus tard.

Le changement de club s’accompagne d’un changement de poste. L’ex-attaquant fréjussien se voit attribuer la défense centrale de son équipe en championnat amateur. Une position où il arrive à s’imposer dans la formation nordiste, pour rejoindre la première division en cette saison 2007-08. Celui que ses coéquipiers surnomment affectueusement “Shrek”, probablement pour son physique de déménageur (1m89 pour 82 Kg), fait rapidement mouche et devient titulaire au LOSC. Son entraîneur ne tarit pas d’éloges sur le jeune Franco-Marocain : “Il va vite, il a une bonne lecture du jeu, une bonne relance et c’est un guerrier”, a-t-il déclaré à un quotidien parisien. Blessé à deux reprises, il n’a joué que 17 matchs sur 31 en Ligue 1, mais garde la confiance de Claude Puel… et l’intérêt de Raymond Domenech, le sélectionneur des Bleus, qui l’appelle pour la rencontre amicale contre le Mali.

La CAN ? Non, merci

À 22 ans, voici Adil Rami dans la cour des grands. Pourtant, ce n’est pas la première fois qu’on lui propose de revêtir les couleurs nationales. Au début de l’année, Henri Michel lui avait demandé de rejoindre la sélection marocaine pour disputer la Coupe d’Afrique des nations. Mais le jeune joueur décline poliment la proposition de l’ancien coach des Rouge et Vert. Et pour cause, Adil Rami, visiblement confiant en son talent, nourrissait d’autre ambitions : “J’avais refusé la sélection marocaine, parce que je ne voulais pas me mettre une barrière éventuelle par rapport à l’équipe de France. J’ai préféré attendre”, a-t-il expliqué à la presse hexagonale.

À raison. Sa patience lui a offert le privilège d’arborer le dossard numéro 5 des Bleus A’, durant un match qui permettra au sélectionneur français de compléter la liste des 22 joueurs qui prendront la route de l’Euro 2008. Pour autant, les chances de voir Adil Rami en faire partie restent minces. À en croire la presse française, cette première sélection n’était qu’un simple test, sans véritable suite. Domenech n’a-t-il pas précisé “qu’il ne restait que deux ou trois places à prendre” pour la compétition continentale. “Je ne pense pas que Rami jouera l’Euro. En prenant de bons joueurs d’origine étrangère, la Fédération française n’a pour but que de leur bloquer l’accès à la sélection de leur pays d’origine, pour les garder dans le cas où ils brilleraient”, ajoute ce journaliste sportif marocain. Dommage, en tout cas, pour les Lions de l’Atlas.

Source : TelQuel - Youssef Zeghari

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