Agadir, capitale de l’Aquitaine

3 décembre 2004 - 12h30 - Economie - Ecrit par :

Agadir a abrité les 2 et 3 décembre le Forum économique des régions de Souss-Massa-Drâa et d’Aquitaine. L’occasion de mettre en relief l’importance économique de cette région qui produit 62% des fruits et légumes, 85% des tomates et 55% des agrumes destinés à l’exportation.

Agadir s’est transformée en une véritable foire agricole franco-marocaine. Elus, responsables régionaux, chercheurs et hommes de la science, ingénieurs, agriculteurs et éleveurs venus des deux pays, se sont donné rendez-vous les 2 et 3 décembre courant dans la capitale du Souss pour le Forum économique des régions de Souss-Massa-Draâ et de l’Aquitaine.
Un forum qui s’est tenu sous le thème « Agir ensemble pour une nouvelle vision du secteur agricole ». Au menu de cette rencontre, conférences, ateliers et visite au SIFEL (Salon international des fruits et légumes) qui s’est tenu à Agadir. Les différents participants à ce forum économique ont tous mis en exergue la solidité des liens entre les deux régions ainsi que l’exemplarité de leur partenariat. « Les échanges d’expériences entre les deux régions ne peuvent que se développer afin de promouvoir le rôle du secteur agricole dans le développement économique local », a déclaré Rachid Filali, wali de la région tout en fournissant des chiffres montrant l’importance de la région dans le tissu économique national.
En effet, 62% des fruits et légumes, 85% des tomates et 55% des agrumes que le Maroc exporte proviennent de la région. « Le Maroc est un partenaire privilégié de l’Union européenne. De même, la région du Souss-Massa-Drâa est un partenaire de premier choix pour l’Aquitaine », a expliqué le vice-président du Conseil de la région française, François Deluga, qui a représenté, lors de la séance inaugurale, le président de la région Alain Rousset, qui devait arriver à Agadir un peu plus tard. Et d’ajouter : « Les deux régions partagent énormément de choses, l’attachement au littoral atlantique et aux produits du terroir ».
Un thème a par ailleurs été omniprésent lors de la première journée de ce forum. Il s’agit de l’eau et des moyens de rationaliser l’usage des ressources hydrique. Mohamed El yazghi, ministre de l’Aménagement du territoire, de l’Eau et de l’Environnement, présent lors de la séance plénière du forum, a mis l’accent sur la particularité de cette région du Sud du Maroc avec sa diversité naturelle et économique. « Le Souss Massa Drâa fait face à de nombreuses contraintes en raison de la rareté de l’eau, les problèmes de sécheresse et de pollution qui y sévissent, comme un peu partout au Maroc d’ailleurs », a estimé le ministre.
Une grande importance a également été accordée à la recherche scientifique en matière de développement agricole. Un atelier sur le recours à la nouvelle technologie et à la recherche scientifique dans le domaine du développement agricole a réuni des chercheurs d’universités marocaines et françaises.
Pour Abdelkarim Filali Maltouf, professeur à la Faculté des sciences de Rabat spécialiste en microbiologie et biologie moléculaire, « les agro-biotechnologies est l’avenir de l’agriculture dans le monde, et non seulement au Maroc, avec notamment l’utilisation de nouveaux procédés en matière de fertilisation des sols ». Un avis que partage André Ducastaing, professeur à l’Institut des sciences et des techniques des aliments à Bordeaux. Ce forum économique s’est également intéressé aux moyens de permettre aux entreprises agricoles marocaines de profiter de ces avancées technologiques. Ce qui pourrait les aider à relever le défi de la mondialisation. Une expérience pilote en la matière, portant sur le partenariat entre le secteur agricole et les entreprises industrielles, a également été exposée.

Fadoua GHANNAM - Aujourd’hui le Maroc

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Agadir - Exportations - Agriculture

Ces articles devraient vous intéresser :

Annulation de l’Aïd Al-Adha au Maroc : coup dur pour les « chennaqas »

L’annulation par le roi Mohammed VI du rituel du sacrifice de l’Aïd Al-Adha ne fait pas que des heureux. Les « chennaqas » (intermédiaires et spéculateurs des secteurs de l’agriculture et de la pêche) se trouvent en difficulté.

Chute historique des exportations d’olives marocaines

Les exportations d’olive marocaine sont en net recul alors que les importations sont en hausse. Le déficit commercial s’est creusé.

Les archéologues font une étonnante découverte au Maroc

Des archéologues ont découvert au Maroc le plus ancien site agricole qui date de la période de la préhistoire.

Maroc : la question des dattes algériennes arrive au parlement

Le groupe Haraki à la Chambre des Représentants a interpellé le ministre de l’Agriculture, Mohamed Sidiki, sur les dattes notamment d’origine algérienne qui ont inondé le marché marocain avant le début du mois de ramadan.

Le roi Mohammed VI en France ?

L’invitation lancée par Emmanuel Macron à Mohammed VI pour le Salon International de l’Agriculture à Paris, du 22 février au 2 mars, ressemble à une tentative de déminer un terrain glissant. Si le roi du Maroc accepte, ce sera sa première visite...

Pastèques : le Maroc perd du terrain sur le marché européen

Au premier semestre 2024, les exportations marocaines de pastèques vers l’Europe ont baissé de 50,31 % par à la même période de l’année dernière.

Taxe carbone : le Maroc face au compte à rebours européen

Alors le Maroc se prépare à l’entrée en vigueur de la taxe carbone européenne, bon nombre d’entreprises marocaines sont encore à la traîne. Loïc Jaegert-Huber, directeur régional d’ENGIE Afrique du Nord et président de la Commission énergies propres de...

Une fraude à l’importation d’ampleur dévoilée par les douanes marocaines

Les douanes marocaines mènent actuellement une enquête d’envergure sur un système de fraude à l’importation impliquant plusieurs entreprises.

Le Maroc contraint d’importer du blé

Le Maroc se tourne une fois de plus vers le marché international pour augmenter ses importations de blé afin de compenser la baisse considérable de sa production durement touchée par la sécheresse cette année.

Huile d’olive au Maroc : enfin la baisse des prix ?

Le Maroc est en passe de surmonter la crise oléicole. Après années de sécheresse, la filière oléicole se remet doucement en ordre de marche, mais il y a à craindre d’autres risques et aléas.