Ce qui fait du Maroc « un partenaire privilégié en Afrique du Nord et un des partenaires importants dans toute l’Afrique », selon David Dufrenois, vice-président des ventes Afrique du Nord et Afrique de l’Ouest. Une position qui ne fait que s’affirmer. D’autres investissements sont, d’ailleurs, pressentis prochainement dans le sillage d’Airbus.
L’Economiste : Que représente Labinal Maroc pour Airbus sachant que l’essentiel de sa production lui est dédié ?
David Dufrenois : Avant de parler de Labinal, il faut d’abord replacer le contexte général de coopération et de partenariat industriel d’Airbus au Maroc. Pendant à peu près 20 ans, Airbus investit et produit au Maroc. Au tout début avec sa filiale qui s’appelle aujourd’hui Maroc Aviation. Nous avons appris à apprécier les qualités de la main-d’œuvre marocaine, la proximité géographique qui permet d’être très rapide. Sans oublier la proximité culturelle et linguistique. Grâce à tous ces avantages, l’emploi généré par la sous-traitance Airbus a nettement augmenté depuis l’arrivée des premiers Airbus dans la flotte de Royal Air Maroc, il y a trois ans. La totalité de la fabrication au Maroc représente 20% de l’ensemble des installations électriques pour Airbus. L’emploi lié à Airbus a carrément doublé. Ce qui devrait se poursuivre étant donné que les entreprises établies ici vont continuer à suivre le développement d’Airbus et vont donc augmenter leur part de valeur ajoutée dans des activités marocaines. Actuellement, à travers des entreprises de sous-traitance, plus de 2.000 personnes travaillent pour la production d’Airbus.
Airbus a donc contribué dans l’implantation de cette filiale de Safran.
En effet, Airbus a incité fortement Labinal à s’implanter au Maroc. L’idée est venue de créer une filiale au Maroc qui serait complètement dédiée à Airbus puisque 100% de la production de cette usine sera dédiée principalement à des productions de câblages destinés à l’ensemble de la gamme Airbus A320, A330 et A340. Et demain, à A380. Ce qui permettra non seulement d’augmenter le carnet de commandes en volume et en valeur mais d’apporter aussi plus de valeur ajoutée de composants de forte technologie au Maroc. Le volume de sous-traitance sera lié également au succès d’Airbus qui est pour le moment exemplaire. Depuis un certain temps, nous avons plus de 50% de part de marché d’avions civils au monde. L’année dernière, nous avions 52% avec plus de 1.500 commandes prises sur l’année. Nous espérons garder cette tendance par rapport à notre concurrent américain pour les années à venir. En attendant, les partenaires d’Airbus au Maroc vont bénéficier du carnet de commandes record de plus de 2.100 avions Airbus restant à livrer.
D’autres implantations sont-elles pressenties ?
Il y a deux autres projets qui seront annoncés dans les mois qui viennent. Mais, c’est encore tôt pour en parler. Notez toutefois que l’une a déjà démarré mais garde encore l’anonymat. La deuxième est une filiale du groupe ADF. Elle opère dans l’assemblage de composants aéronautiques.
Khadija El Hassani - L’Economiste