Akram Kadri mort comme George Floyd ? La justice d’Anvers mène l’enquête

23 juillet 2020 - 14h00 - Belgique - Ecrit par : P. A

Akram Kadri, un Algérien de 29 ans, décédé dimanche à l’hôpital, peu après son arrestation, aurait-il été victime de violences policières ou de crise cardiaque due à la consommation de substances illicites dont les traces ont été retrouvées dans son sang ? C’est à cette question cruciale que la justice d’Anvers va s’efforcer de trouver une réponse.

Abderraham Akram Kadri, un Algérien résidant dans le quartier de la gare centrale à Bruxelles, a été interpellé dimanche, par la police d’Anvers, pour trouble à l’ordre public. Il semait la pagaille sur une terrasse de café. «  Visiblement sous l’influence de substances illicites, l’homme a fini par être maîtrisé par onze agents. Les services médicaux adéquats ont été immédiatement contactés pour sa prise en charge. À l’arrivée de l’ambulance, l’homme a fait une crise cardiaque. Il est décédé plus tard à l’hôpital  », raconte Sven Lommaert, porte-parole de la police d’Anvers.

La publication sur les réseaux sociaux de la vidéo de l’intervention de la police, a suscité une avalanche de commentaires de la part des internautes qui ont établi un lien entre cette arrestation musclée et celle ayant entraîné la mort aux États-Unis, du noir américain, George Floyd en mai dernier. Dans cette vidéo, on voit clairement un policier qui a «  maintenu son genou sur le dos d’Akram durant au moins 10 minutes  ».

«  Mon fils était déjà mort quand l’ambulance est arrivée. J’ai vu un film où c’est évident. Mon avocat présentera ces images au juge d’instruction si la police ne reconnaît pas son erreur  », déclare la mère de la victime, encore sous le choc.

Pour protester contre cette violence policière, des appels ont été lancés sous les hashtags #JusticeForAkram et #MurderinAntwerp pour manifester mardi, devant le siège de la police anversoise. Seuls 300 jeunes activistes ont pris part à cette manifestation, encadrée par environ 150 agents de police mobilisés pour la circonstance.

Une enquête a été ouverte par le parquet d’Anvers pour déterminer les circonstances exactes de la mort du jeune homme. Pour l’heure, les analyses sanguines effectuées lors de l’autopsie révèlent une consommation d’amphétamines.

La victime était fichée par la police et la justice pour des faits de drogues et de vol. Son dernier séjour carcéral remonte à fin février. Selon ses proches, «  il consommait toutes sortes de drogues et beaucoup d’alcool. Le mois dernier, il avait tenté de se suicider en buvant de l’ammoniaque  ».

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Belgique - Drogues - Décès - Bavure policière - Arrestation

Aller plus loin

Anvers : lourde peine pour le meurtrier de Mohamed El Ebrahimi

Jugé pour l’assassinat de son cousin éloigné Mohamed El Ebrahimi, 25 ans, Mohamed « Bob » Ebrahimi, 48 ans, a été condamné à 24 ans de prison par la cour d’assises d’Anvers.

Reconstitution difficile du décès de Mohamed Gabsi, mort après son interpellation

La justice française a fini mercredi de reconstituer le décès de Mohamed Gabsi, 33 ans, à la suite de son interpellation le 8 avril 2020 à Béziers (Hérault). Le policier...

Ces articles devraient vous intéresser :

Mariage marocain à Goult (Luberon) : la mariée tuée, le marié grièvement blessé

Une fête de mariage au sein de la communauté marocaine a connu une issue tragique à Goult, un village du Luberon, où une fusillade a éclaté dans la nuit de samedi à dimanche. Le marié, d’origine marocaine, ainsi que sa famille, ont été la cible d’une...

Maroc : La mort en spectacle sur TikTok

S’il y a une fâcheuse tendance qui se développe de plus en plus au Maroc, c’est bien la banalisation de la mort sur TikTok et d’autres réseaux sociaux par des influenceurs marocains.

"L’boufa", la nouvelle menace pour la société marocaine

Le Maroc pourrait faire face à une grave crise sanitaire et à une augmentation des incidents de violence et de criminalité, en raison de la propagation rapide de la drogue «  l’boufa  » qui détruit les jeunes marocains en silence.

Lalla Latifa : le palais royal réagit à l’utilisation de fausses photos

Le ministère de la Maison royale, du Protocole et de la Chancellerie met en garde contre l’utilisation de fausses photos de la princesse Lalla Latifa, veuve de feu Hassan II et mère du roi Mohammed VI décédée samedi à l’âge de 78 ans.

Mort de Kaoutar Boudarraja : le Maroc en deuil de son animatrice star

L’animatrice, journaliste et mannequin marocaine Kaoutar Boudarraja est décédée des suites d’une maladie à l’âge de 40 ans. La nouvelle a été officiellement confirmée par ses proches.

Décès de Moncef El Haddaoui, le Maroc perd un grand footballeur

Moncef El Haddaoui, ancienne gloire du football marocain, s’est éteint lundi à l’âge de 59 ans, selon une annonce faite par la Fédération royale marocaine de football (FRMF) qui a également partagé ses condoléances par le biais d’un communiqué officiel.

Les obsèques d’Abdelaziz Barrada, une émotion partagée de Provins à Tinghir

Les obsèques de l’ancien international marocain, Abdelaziz Barrada, décédé d’une crise cardiaque jeudi dernier à 35 ans, auront lieu dans la ville de Provins, puis dans son village natal, Douar Aït Abdallah, dans la commune de Khemis Dades à Kalaat...

Le chanteur marocain Abdellah El Daoudi en deuil

Le chanteur marocain Abdellah El Daoudi vient d’annoncer une triste nouvelle dans un message publié sur les réseaux sociaux.

Maroc : des soupçons d’adultère conduisent à un drame

Le corps sans vie d’une jeune femme a été retrouvé au domicile de sa famille dans les environs de Berrechid. Soupçonné d’homicide, son mari en fuite a été arrêté par les éléments de la Gendarmerie royale relevant du centre territorial de Deroua.

Le Maroc perd un grand journaliste : Reda Dalil n’est plus

Reda Dalil, directeur de publication du magazine TelQuel, éditorialiste, journaliste et romancier, s’est éteint à l’âge de 45 ans, des suites d’une longue maladie.