« Les déclarations irresponsables du ministre José Manuel Albares et de la vice-présidente Nadia Calviño ruinent définitivement toute possibilité de normalisation des relations avec un gouvernement peu fiable qui pratique le mensonge et la fuite en avant », a déclaré à El Confidencial, Amar Belani, ambassadeur chargé du Sahara occidental au ministère algérien des Affaires étrangères.
L’ambassadeur a déploré les propos de Calviño qui accusait lundi la Russie d’avoir poussé l’Algérie à suspendre les échanges commerciaux avec l’Espagne. Quant au ministre Albares, il n’a pas directement accusé la Russie, mais a souligné, lors de ses entretiens téléphoniques avec des députés vendredi, que ce pays a suscité l’action algérienne contre l’Espagne, rappelant que son homologue russe, Sergueï Lavrov, s’était rendu à Alger le 10 mai.
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Pour Amar Belani, l’Algérie « attend un nouveau gouvernement » en Espagne pour « clore la crise », espérant un revirement de position sur le Sahara. Si le leader du Parti populaire (PP), Alberto Núñez Feijóo, arrive à la Moncloa, il est peu probable qu’il remette en cause la décision de Sanchez. « Nous n’allons pas commettre d’actes qui brisent la confiance, comme le gouvernement l’a fait avec le chef du Front Polisario », a-t-il déclaré le 31 mai, lors de sa rencontre à Rotterdam avec le chef de l’Exécutif marocain, Aziz Akhannouch.
Le diplomate algérien estime qu’« une autre situation prévaudra en Europe » en ce qui concerne le Sahara, à la fin de la mandature actuelle en Espagne. « Les accords d’association et de pêche auront été définitivement annulés et une crise éclatera entre l’UE et le Maroc », prédit Belani, rappelant que le tribunal de l’Union européenne (TGUE) a annulé fin septembre ces accords avec Rabat parce qu’ils incluaient le Sahara et que l’Espagne, en choisissant de soutenir le plan marocain d’autonomie, a aussi violé le droit international.