À l’Assemblée nationale française, la carte complète du Maroc fait polémique

La mise en place d’un nouveau planisphère comprenant la carte du Maroc intégrant le Sahara dans la salle de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale, à Paris, n’est pas du goût de certains de députés, en l’occurrence l’élu communiste Jean-Paul Lecoq, très impliqué dans la défense du Polisario.

« La carte qui est derrière vous a été changée. Il y a un mois, ce n’était pas cette carte-là qui était ici, c’était la carte conforme à l’ONU, conforme au droit international, et la carte qui a été mise là est la carte conforme au désir du président de la république. C’est l’image de la diplomatie parlementaire, l’image de notre commission qui est derrière vous, je pense qu’il ne faut pas accepter ça ». C’est en ces termes que le député Jean-Paul Lecoq (Gauche démocrate et républicaine) s’est adressé le 26 mars dernier au vice-président de la commission Alain David (Socialistes et apparentés), qui supervisait la séance.

À l’origine de l’agacement de l’élu communiste, la disparition du nouveau planisphère affiché dans la salle de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale de la ligne en pointillés qui séparait jusqu’ici le Sahara occidental du Maroc, fait savoir radiofrance.

La France a longtemps hésité à soutenir l’initiative marocaine qui a reçu l’assentiment de plusieurs pays comme l’Espagne, les États-Unis, Israël et l’Allemagne. Mais l’année dernière, elle a fini par franchir le pas après trois ans de brouille avec le Maroc. En juillet 2024, le président français Emmanuel Macron avait, dans un message adressé au roi Mohammed VI qui commémorait le 25ᵉ anniversaire de son intronisation, reconnu la marocanité du Sahara. La France « entend agir en cohérence avec cette position à titre national et au niveau international », avait assuré le chef d’État français. « Pour la France, l’autonomie sous souveraineté marocaine est le cadre dans lequel cette question doit être résolue. Notre soutien au plan d’autonomie proposé par le Maroc en 2007 est clair et constant », avait insisté le président français, ajoutant que ce plan « constitue désormais la seule base pour aboutir à une solution politique, juste, durable et négociée, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies ».

En marge d’une visite d’État au Maroc, le président français a, lors d’un discours devant les deux Chambres du Parlement marocain, le 29 octobre dernier, renouvelé son soutien fort à la souveraineté du royaume sur son Sahara. « Je réaffirme cela ici devant vous. Pour la France, le présent et l’avenir de cette région s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine. L’autonomie sous souveraineté marocaine constitue le cadre dans lequel cette question doit être résolue », a-t-il déclaré. Un jour plus tôt, le site officiel du Quai d’Orsay a posté la carte complète du Maroc. Pour l’heure, cette nouvelle carte ne fait pas encore l’unanimité auprès de tous les acteurs politiques français.