Au Maroc, la hausse des droits d’importation va plomber l’investissement

17 juillet 2020 - 06h00 - Economie - Ecrit par : S.A

Alors que l’économie durement touchée par le Covid-19 reprend timidement, le conseil du gouvernement a introduit une hausse des droits d’importation de 30 à 40% dans le projet de loi de finances rectificative. Une mesure qui pourrait en rajouter à la situation difficile à laquelle sont déjà confrontés les opérateurs.

Aux yeux des opérateurs, «  c’est un suicide et un retour au protectionnisme  ». D’ailleurs, bon nombre d’entre eux comptent arrêter «  leurs projets d’investissement et n’écartent pas des coupes dans les effectifs  ». Selon le gouvernement, plusieurs facteurs expliquent cette hausse des droits d’importation. D’abord, «  le contexte international marqué par une crise sanitaire majeure ayant généré un ralentissement de l’économie mondiale. Ce qui nécessite le renforcement de la protection de la production nationale en vue d’accompagner les efforts entrepris en matière d’appui aux entreprises en difficulté  » Ensuite, la pression exercée sur les réserves de change.

Des explications qui sont loin de convaincre les opérateurs. «  C’est un incroyable retour en arrière que nous sommes en train d’opérer. Nous risquons de nous retrouver à gérer les mêmes situations que celles qui ont prévalu durant les années 80  », confient-ils à L’Économiste.

La plupart des opérateurs alertent les autorités sur les lourdes conséquences de cette augmentation des droits d’importation. Selon eux, cette hausse pourrait entraîner une baisse des volumes importés et des recettes de la TVA perçues aux frontières, relancer les pratiques frauduleuses de contournement de la réglementation dans le textile, le contentieux, etc.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Investissement - Importations - Loi de finances (PLF 2025 Maroc)

Aller plus loin

Maroc : recul des importations et exportations à fin novembre

Les importations et exportations (automobile, textile et cuir et l’aéronautique) ont affiché respectivement un recul de 15,9% et 8, 4% à fin novembre 2020 par rapport à la...

Maroc : les droits d’importation du blé tendre suspendus

Le Maroc a suspendu les droits d’importation du blé tendre et de ses dérivés durant la période allant du 1er janvier 2021 au 31 mai 2021.

Le Maroc renforce son système de contrôle à l’importation

Lutter contre la fraude, réduire considérablement les délais d’importation et veiller à la qualité des produits importés pour préserver la sécurité du consommateur. Tel est...

Ces articles devraient vous intéresser :

Le Maroc aura besoin d’aide après le séisme (Fitch)

L’agence de notation Fitch a évoqué jeudi la nécessité d’un soutien financier extérieur pour aider le Maroc à faire face aux conséquences du violent et meurtrier séisme qui a frappé la province d’Al Haouz le 8 septembre.

Subventions maintenues au Maroc : un répit pour le pouvoir d’achat des ménages

Le gouvernement marocain a décidé de maintenir les subventions du gaz butane, du sucre et de la farine au titre de l’exercice 2024 dont le budget est estimé à 16,36 milliards de dirhams dans le Projet de loi de finances (PLF) 2024.

Maroc : investissements publics records en 2024

L’investissement public au Maroc devrait s’élever à 335 milliards de dirhams (MMDH) l’année prochaine, d’après la note de présentation du Projet de loi de finances (PLF) 2024. Un effort qui contribuera à améliorer les conditions de vie des populations.

Jeux de hasard au Maroc : mauvaise nouvelle pour les joueurs

Au Maroc, les bénéfices tirés des jeux du hasard seront désormais soumis à l’impôt sur le revenu. C’est la conséquence directe de certains amendements du Projet de Loi de Finances 2025 par la Chambre des conseillers.

Les petites entreprises marocaines menacées

La plupart des grands chantiers lancés au Maroc dans le cadre des préparatifs de la Coupe du monde 2030, ont été confiés aux grandes entreprises au détriment des petites et moyennes. Ces grands groupes importent les matériaux de construction,...

L’investissement public marocain marque une année record

L’investissement public au Maroc a atteint un niveau record de 300 milliards de dirhams en 2023, ce qui représente une augmentation de 22,4 % par rapport à 2022 et de 53,9 % par rapport à 2019, révèle le Conseil de la concurrence dans un récent rapport.

Impôts : Marocains, ce qui vous attend en 2024 !

Au Maroc, de nombreuses mesures fiscales majeures de la loi de finances 2024 ont été actées pour la nouvelle année, puis publiées au Bulletin officiel n° 7259 bis, daté du 25 décembre 2023. Voici ce qu’il faut retenir.

Fisc : Le Maroc ajuste l’IS et l’IR dans la Loi de finances 2024

Au Maroc, des ajustements ont été apportés à l’Impôt sur les sociétés (IS) et l’Impôt sur le revenu (IR) dans le cadre de la Loi de finances 2024.

Impôt sur le revenu et TVA : ce qui change pour les Marocains en 2025

Fouzi Lekjaa, le ministre délégué chargé du Budget, a exposé mardi à la Chambre des conseillers les principales mesures et amendements apportés au projet de loi de finances 2025.

Maroc : une amnistie bienvenue pour les entreprises

La Direction générale des impôts (DGI) a annoncé la prorogation jusqu’à fin décembre du délai initialement fixé aux entreprises inactives pour régulariser leur situation fiscale.