Le président de la « République arabe sahraouie démocratique » (RASD), Brahim Ghali, a mis en garde lundi contre les politiques hostiles du Maroc dans la région, allusion faite à son alliance avec Israël.
Le projet d’autonomie des provinces du Sud est désormais « La » proposition marocaine pour une solution politique et définitive à une question restée posée trop longtemps. L’appel royal du 6 novembre traduit ainsi un changement de méthodologie dans la gestion de cette affaire.
La principale originalité c’est que l’approche devient plus participative puisque les représentants des différents courants politiques au Maroc, à savoir les partis, y ont leur mot à dire. Cette approche va au-delà de la classe politique pour embrasser la population, chefs des tribus et élus de la région, notamment. La visite qu’entame S.M Mohammed VI ce lundi s’inscrit dans cette même perspective.
Mais en quoi consistera donc le projet marocain ? Les informations filtrant des formations politiques, en attendant que celles-ci arrêtent leurs positions d’ici le 30 mars prochain, renseignent sur les scénarii possibles comme sur les alliances à venir. Deux blocs sortent d’ores et déjà du lot. Le premier, le plus avancé, est celui du PJD-Forces Citoyennes. Les deux formations ont organisé un grand séminaire international sur la régionalisation les 10 et 11 mars. Une autonomie des provinces du Sud suppose, du point de vue du PJD et de FC, la constitution de Parlements et de gouvernements régionaux. L’Etat central aura à déléguer certaines de ses attributions.
L’intégrité territoriale, la défense nationale, l’unité monétaire et la représentation diplomatique doivent rester de la compétence de l’Etat central.
Ce dernier point est partagé par un autre bloc, la Koutla, dont les principales formations (PI, USFP et PPS) soumettraient au Souverain une proposition commune. Celle-ci tournerait autour de la délégation de larges prérogatives aux provinces du Sud. Mais ce transfert doit concerner les organes déjà existants au Sahara (conseils de la région, provinciaux).
Les visions des autres formations tardent à voir le jour. C’est le cas des trois composantes de la mouvance populaire (MP, MNP et UD). C’est également le cas du RNI, en proie à des luttes intestines. Le projet d’autonomie supposera dans tous les cas un redécoupage régional, basé sur de nouveaux critères liés au développement économique. Les différentes propositions impliquent également une révision de la Constitution.
L’Economiste
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