Le bilan de l’Ircam

23 octobre 2007 - 23h12 - Maroc - Ecrit par : L.A

Où en est l’amazighité six ans après le discours royal d’Agadir ? Discours qui marque aussi la naissance de l’Institut royal de la culture amazighe (Ircam). Le bilan de cette expérience, initiée en 2001, a été présenté par Ahmed Boukouss, président de l’Institut, vendredi dernier à Rabat. Ce fut ainsi l’occasion de détailler les différentes actions menées par l’Ircam pour la sauvegarde et la promotion de la langue et culture amazigh au sein de la société marocaine.

Pour l’heure, les efforts ont notamment porté sur l’intégration du berbère dans deux secteurs stratégiques : l’enseignement et les médias. Auparavant, un travail académique a été réalisé par les chercheurs de l’Ircam en matière de codification et de standardisation de la graphie tifinagh, authentique alphabet amazigh. La mission a été menée en partenariat avec le ministère de l’Education nationale (MEN) avant d’être validée à l’échelle internationale en 2004. Sur le volet de l’intégration de cette langue dans le système éducatif national, plusieurs actions ont été engagées.

Actuellement, le tifinagh est enseigné aux 5 premiers niveaux du primaire, dans quelques académies. Selon un responsable de l’Institut, l’opération sera généralisée à l’échelle du Royaume en 2008. Les manuels et les formateurs sont fin prêts. En effet, quelque 130 personnes ont été formées depuis le lancement de cette opération dans les différentes académies du royaume. Toujours dans le même registre, signalons l’organisation de nombreux séminaires de formation des encadrants au niveau de l’Institut. Ce programme de formation a également touché également les membres d’un certain nombre d’associations et de journalistes portant le nombre des bénéficiaires à 4.000.

L’intégration de l’amazigh dans l’enseignement supérieur figure également parmi les préoccupations de l’équipe de Boukouss. L’expérience est en cours depuis une année à l’Université Ibn-Zohr d’Agadir. Suivront les universités de Fès et d’Oujda, à partir de la rentrée scolaire 2008-2009.

En dépit de ces avancées, la tâche est immense par rapport à la situation administrative et pédagogique des formateurs auxquels on a confié cette mission. Certains commencent à refuser cette tâche supplémentaire. Pour résoudre cette difficulté, un membre de l’Ircam propose la mise en place d’un système de formation des enseignants identiques à celui adopté pour les autres langues. L’objectif est de préparer des professeurs maîtrisant parfaitement la langue amazighe avant de généraliser son enseignement au niveau des collèges et lycées.

Médias

L’intégration de la langue amazighe dans les médias a été aussi la priorité de l’Institut royal de la culture amazighe (Ircam). Ainsi, depuis 2004, un important travail a été mené dans ce sens avec la collaboration du ministère de la Communication. Cela a permis d’améliorer les présentations du journal amazigh sur la RTM et le lancement d’un autre par 2M. L’extension du volume horaire de la radio amazighe (désormais 16 heures) figurait aussi au menu. Mais la création d’une chaîne amazighe reste un objectif prioritaire. Le cahier des charges a été transmis par l’Institut au ministère de tutelle le 13 octobre dernier.

L’Economiste - Nour Eddine El Aissi

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Amazigh - Ircam - Bilan

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : de grands pas vers l’officialisation de l’amazigh

Le gouvernement d’Aziz Akhannouch franchit de grands pas vers l’officialisation de l’amazigh, mais des efforts considérables restent à fournir pour que la langue retrouve sa place qui lui est échue.

Le Roi Mohammed VI instaure le Nouvel An Amazigh comme jour férié au Maroc

Le Nouvel An Amazigh sera désormais un jour férié officiel au Maroc, selon une décision qui vient d’être prise par le roi Mohammed VI.

Le Congrès mondial amazigh en colère contre Aziz Akhannouch

Le Congrès mondial amazigh reproche à Aziz Akhannouch d’exploiter l’identité amazighe comme une façade folklorique pour marquer des points politiques pour son parti et à son gouvernement de cautionner la violation des lois marocaines.

Maroc : appel à déclarer férié le jour du Nouvel an amazigh

Quelque 45 ONG marocaines et de la diaspora demandent au roi Mohammed VI de déclarer férié le « Yennayer » ou Nouvel an amazigh, célébré le 13 janvier de chaque année.

Nouvel an amazigh au Maroc : ce sera le 14 janvier

La date du nouvel an Amazigh au Maroc est désormais connue. Elle vient d’être définie par le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, et ce sera le 14 janvier. Ce jour sera donc chômé et payé.

Maroc : moins de français dans les administrations

Les Marocains souffrent de la prédominance de la langue française dans les transactions informatiques des administrations marocaines. Tel est le constat fait par le groupe parlementaire du Rassemblement national des Indépendants (RNI), qui appelle la...

La SNRT ouvre ses portes aux Marocains du monde

Des journées portes ouvertes au profit de la communauté marocaine vivant à l’étranger. Il s’agit d’une initiative de la SNRT en vue de mettre les projecteurs sur le rôle que jouent ces citoyens marocains résidant à travers le monde dans le...

L’enseignement de la langue amazighe généralisé dans les écoles marocaines

Le ministère de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports vient d’annoncer son plan de généralisation de l’enseignement de la langue amazighe dans tous les établissements du primaire d’ici à l’année 2029-2030.

Maroc : l’Amazigh reconnue officiellement comme une langue de travail

Les autorités marocaines ont procédé mardi au lancement officiel des procédures qui vont permettre l’intégration de l’Amazigh dans les administrations publiques. La cérémonie a été présidée par le chef du gouvernement Aziz Akhannouch.

Maroc : Ahmed Assid dénonce la répression des voix d’opposition par l’astuce des mœurs

Dans un podcast, l’universitaire et activiste amazigh Ahmed Assid s’est prononcé sur plusieurs sujets dont la répression des voix contestataires au Maroc, la liberté d’expression ou encore la laïcité.