« Les demandeurs d’asile qui arrivent ces temps-ci au Québec devront patienter au minimum sept ans avant de devenir résidents permanents », fait savoir Le Devoir, soulignant que ces délais risquent d’être bien trop longs. Une partie de ces délais, environ 37 mois, est de nature administrative, auprès de la Commission de l’immigration et du statut de réfugié (CISR) qui décide du refus ou de l’acceptation d’une demande d’asile, tandis qu’une autre, d’à peu près 45 mois, est de nature plus politique.
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La cible de Québec, qui ralentit le traitement de dizaines de milliers de demandeurs d’asile déjà reconnus par Ottawa, est à l’origine du plus long délai entre le statut de réfugié et la résidence permanente. Cette situation s’explique aussi par le fait que le nombre de nouvelles demandes d’asile a considérablement augmenté dans les dernières années. Le nombre de dossiers en attente devant la CISR a presque doublé entre 2023 et 2024, note la même source.
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À l’Assemblée nationale, le ministre québécois de l’Immigration, Jean-François Roberge, a récemment critiqué la CISR – un tribunal administratif fédéral – pour les délais de 37 mois qu’il lui faut pour décider si une demande d’asile est fondée ou non. Il dénonce « une incurie ». En mars dernier, la CISR a expliqué que ce délai projeté ne concernait que les nouvelles demandes récentes. Elle n’a toutefois pas fourni le temps d’attente projeté à cette étape. Les délais « sont hors du contrôle de la Commission », a affirmé ce tribunal administratif.
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La CISR a tout de même fait savoir que les demandes réglées au cours de la période d’avril 2024 à mars 2025 avaient attendu en moyenne 15 mois (délai passé et non projeté). L’avocat en immigration Alfredo Garcia fait remarquer qu’il est difficile de percer « la formule magique » de la CISR. « Je pense qu’il y a une stratégie d’entendre des dossiers très récents au plus vite pour faire baisser la moyenne, dont des personnes non représentées. […] Ce n’est pas, en tout cas, « premier arrivé, premier traité », ajoute-t-il.