Casablanca : plus de 100 membres de la Salafiya Jihadia devant la justice

3 juillet 2003 - 13h06 - Maroc - Ecrit par :

Dans le cadre des investigations menées par la police judiciaire pour identifier et arrêter les personnes impliquées, directement ou indirectement, dans les attentats terroristes de Casablanca, un groupe de douze individus a été présenté en début de semaine au Parquet de la Cour d’appel de Rabat. Deux autres individus ont également été présentés au juge d’instruction de cette même juridiction sur la base de données contenues dans la procédure de l’enquête préliminaire de la police judiciaire de Fès. Cela porte à cent seize le nombre d’inculpés déférés devant la justice. Ils sont pratiquement tous membres de la « Salafya Jihadia », que l’on serait tenté d’appeler « Assafalya Jihadya », un courant extrémiste qui prône, à l’instar d’autres groupuscules impliqués dans les attentats barbares du 16 mai, des idées obscurantistes d’un autre âge appelant au recours à la violence.

D’ailleurs, chez la majorité de ces barbares, la police a saisi un ensemble de livres dont le contenu prône, l’extrémisme et appelle à la violence. Ces deux derniers groupes qui ont été présentés lundi soir au Parquet de Rabat sont poursuivis pour « association de malfaiteurs dans le but de préparer et commettre des actes terroristes, tentative d’attenter à la vie et à la sécurité de personnes, détention d’armes à feu, fabrication d’explosifs et collecte et gestion de fonds avec l’intention de les utiliser pour commettre des actes terroristes ».

Dans une déclaration citée par l’agence Maghreb Arabe Presse, le procureur général du Roi près la Cour d’appel de Rabat, M. Lahcen Laoufi, a précisé que « certains d’entre eux planifiaient des attaques pour s’emparer d’armes à feu appartenant à des agents de la police et de la gendarmerie en vue de les utiliser dans leurs actes terroristes, en désignant des personnes qu’ils comptaient liquider physiquement ».

M. Lahcen Laoufi a également précisé que « certains d’entre eux mettaient sous surveillance des personnes qu’ils projetaient de tuer ou de s’emparer de leur argent qui devait servir à financer des opérations terroristes dans diverses régions du Royaume. Ils ont également soumis à observation, dans le cadre de la recherche de moyens financiers, plusieurs institutions bancaires et d’autres établissements semi-publics en guettant l’occasion de les braquer. Parmi eux se trouvent des personnes qui ont hébergé chez elles des éléments étrangers connus pour leur implication dans des actes terroristes perpétrés à l’étranger et ne les ont pas dénoncés, outre leur tentative de fabriquer des explosifs au moyen de procédés artisanaux ».

Ainsi, on se retrouve avec ce que l’on appelait jadis les bandits de grands chemins, des scélérats perfides et fielleux dont la particularité première est la lâcheté. Une telle attitude ne peut être qualifiée que de traîtrise. Le peuple marocain dans son ensemble a dénoncé la barbarie du 16 mai et s’oppose avec toutes ses forces aux idées rétrogrades, sectaires, déstabilisatrices et meurtrières. Les investigations continuent et la justice dira son mot. Nous sommes dans un Etat de droit et ce ne sont pas quelques marchands ambulants incultes qui mettraient des siècles d’Histoire en équation.

Laïdi Parjou - Lematin.ma

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