Le père Antoine Exelmans aurait mis en place « un système d’exploitation sexuelle » de migrants et réfugiés mineurs durant une période de quatre ans, fait savoir le site d’information Enass qui précise qu’une plainte a été déposée en mai 2024 auprès du parquet de la Cour d’appel de Casablanca. « Dès que les faits ont été portés à notre connaissance, nous avons engagé les démarches prévues par le droit de l’Église et coopéré pleinement avec les autorités civiles compétentes, au Maroc comme à l’étranger, en leur transmettant les résultats de notre enquête », a indiqué l’archevêque de Rabat, Mgr Cristobal Lopez Romero, dans un communiqué de presse, affirmant avoir « pris très au sérieux les signalements reçus ».
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Selon la même source, un demandeur d’asile de 17 ans originaire de Guinée-Conakry, « serait parmi les six victimes présumées du père Antoine », des Guinéennes pour la plupart et un Camerounais. Le média soutient que le prêtre « entretenait des relations sexuelles régulières avec ce mineur » pendant « des mois » avant de retourner en France. Dans le cadre de l’enquête, trois des six victimes ont été entendues par la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) de Casablanca, informe le site. Dans sa note, l’archevêque précise que « la seule victime mineure que nous connaissons » a été prise en charge par l’Église, assurant que le prêtre n’est pas en fuite, mais « actuellement assigné à résidence […] et a été entendu par la police judiciaire en France ».
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Au terme de son enquête, l’Église avait décidé d’interdire au prêtre « d’entretenir tout contact avec des personnes mineures » sans la présence d’un autre adulte ainsi qu’un accompagnement « sur le plan psychologique ». Pour rappel, le père Antoine Exelmans a été affecté au diocèse de Rabat en 2016. En juillet 2024, l’archevêque de Rabat avait reconnu avoir été alerté sur le comportement de ce prêtre « au service des jeunes migrants », laissant craindre « des abus sur des personnes fragiles ». Dans une lettre ouverte publiée fin septembre, un collectif de victimes du prêtre français Yves Grosjean, en détention en France pour agressions sexuelles aggravées, a dénoncé « les silences » des diocèses de Dijon et de Rabat face aux abus signalés.