L’immigration est utilisée par certains milieux en occident comme bouc émissaire pour répandre les "amalgames simplistes entre Islam, culture arabe et terrorisme", a déclaré Mme Nouzha Chekrouni, Ministre déléguée chargée des Marocains résidant à l’étranger, pour qui la question se pose plutôt en termes d’acceptation de l’autre et d’égalité des chances.
Si elle doit respecter la souveraineté des états, la "migration reste un droit... (elle) est l’avenir de l’humanité", a insisté Mme Nouzha Chekrouni en réaction aux informations faisant état de la prochaine visite au Maroc d’une délégation du "vlaams belang", le parti d’extrême droite flamand, pour lancer une campagne visant à décourager les migrants marocains potentiels d’aller s’installer en Belgique.
"Terre d’accueil où les gens peuvent venir en touriste", le Maroc a fait "le choix de la démocratie de façon irréversible. La liberté d’expression est fondamentale, (de même que) la libre circulation des personnes", a ajouté la Ministre dans un entretien publié mercredi par le journal "la Libre Belgique".
La délégation du "vlaams belang", le parti qui a abandonné son ancienne appellation "vlaams blok" après avoir été condamné par la justice belge pour racisme, devrait se rendre au Maroc les 8, 9 et 10 décembre, a indiqué le journal précisant que le groupe sera composé du dirigeant du parti Filip Dewinter, d’un parlementaire et de l’eurodéputé belge Vanhecke.
La "migration est l’avenir de l’humanité. L’Europe aura besoin de migration pour continuer sa croissance... Il faut être cohérent. Les hommes politiques doivent avoir une vision à long terme et ne pas prendre de décisions par démagogie, sous peine d’offenser nos sociétés", a ajouté Mme Nouzha Chekrouni.
De surcroît, les xénophobes de tous bords "jouent avec les peurs, avec les ignorances" et les craintes des différences, a insisté la Ministre, rappelant que la communauté marocaine de Belgique "a subi une mutation profonde depuis les années 60. Elle compte aujourd’hui une élite avec des intellectuels et des politiques qui ont un rôle important".
La Belgique est "l’un des pays où les marocains ont pu accéder à des postes de conseillers communaux, de parlementaires ou de membres du gouvernement", a expliqué Mme Nouzha Chekrouni qui y voit "un signal très fort" de la souplesse du système d’intégration.
L’organisation des affaires du culte bénéficie également "de grands atouts" en Belgique, où l’islam est reconnu comme une composante de la société belge, à travers l’exécutif des musulmans de Belgique, a-t-elle ajouté.
Le vlaams belang, premier parti de Flandre (nord), envisage de publier des annonces dans les médias écrits marocains avec pour slogan "hospitalier mais pas fou". Il annonce également sur son site internet vouloir expliquer aux marocains que "la Belgique n’est pas le CPAS (centre d’assistance sociale) de la terre".
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