
François Bayrou critiqué pour avoir reconnu l’islamophobie en France
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Chems-eddine Hafiz, le recteur de la Grande Mosquée de Paris, révèle avoir été victime d’une agression islamophobe dans un restaurant. Il indique par ailleurs la conduite à tenir face aux actes anti-musulmans.
« J’ai moi-même été victime d’une agression d’une violence inouïe, par un couple, dans un restaurant. Avec des gros mots, des menaces de mort. J’étais tétanisé », raconte Chems-eddine Hafiz dans une interview à Ouest-France. Selon lui, les chiffres officiels des actes antimusulmans sont en deçà de la réalité. Une information corroborée par un rapport de la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH), dévoilé mercredi dernier. Une « islamophobie d’atmosphère » sévit dans toute l’Europe depuis notamment le 7 octobre 2023, a souligné l’auteur du livre « Défaire les ombres : Islam, République et l’exigence de vérité », notant une « exception » française. Pour lui, le terme islamophobie doit être utilisé ». D’ailleurs, il révèle avoir écrit à ce sujet au président français.
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L’année dernière, le ministère de l’Intérieur a répertorié 173 actes antimusulmans en France et deux assassinats ont été commis en avril et mai derniers, ceux du Malien Aboubakar Cissé et du Tunisien Hichem Miraoui, a rappelé Hafiz, faisant par ailleurs savoir qu’un groupe terroriste est en instance de jugement pour avoir tenté d’empoisonner de la nourriture halal. Selon lui, les actes antisémites ont aussi explosé avec 1570 cas en 2024. Mais les juifs, du fait que l’antisémitisme agit depuis longtemps dans la société française, « se sont organisés pour réagir, a-t-il souligné. Ce qui n’est pas le cas des musulmans qui, eux, n’y sont pas préparés. »
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« La seule façon de condamner », c’est de signaler et de déposer plainte, propose le recteur. Il ajoute : « Il faut que l’on sensibilise notre communauté religieuse à porter plainte, sans hésiter et attendre, dès qu’un acte anti-musulman est constaté ». Il fait remarquer qu’aujourd’hui, « de nombreuses victimes renoncent à se rendre au commissariat, se demandant si leur parole sera bien accueillie ou utile ». Il propose également la création de l’association de défense contre les discriminations et les actes anti-musulmans (Addam), avec un formulaire de signalement à disposition des victimes.
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