Les deux rapports sont le résultat de deux enquêtes réalisées en janvier 2024 auprès de centaines d’étudiants et d’encadrants, à l’initiative de la présidence de l’université d’Harvard. Ils font état d’un climat antisémite et antimusulman sur le campus et exhortent l’institution à agir pour y remédier. « Harvard ne peut pas – et ne va pas – tolérer l’intolérance. Nous continuerons à protéger tous les membres de notre communauté et à les préserver du harcèlement », promet Alan Garber, le président de l’université, dans une lettre jointe aux deux rapports. Le responsable a pris l’engagement de « superviser la mise en œuvre des recommandations » formulées dans ces rapports de plusieurs centaines de pages.
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La publication de ces deux rapports intervient à un moment où la prestigieuse université américaine est dans le viseur de Donald Trump. Le président américain a récemment accusé Harvard, ainsi que d’autres universités de renom comme Columbia, d’être une « institution antisémite d’extrême gauche », un « foutoir progressiste » et une « menace pour la démocratie », relaie Le Monde. Le Républicain a reproché à l’université d’avoir cautionné sur son campus les manifestations d’étudiants contre la guerre à Gaza. Pour rappel, Harvard a été la première université à attaquer en justice l’administration Trump contre un gel de plus de 2 milliards de dollars de subventions fédérales. Une décision prise après son refus de se conformer aux exigences du président américain en ce qui concerne les procédures d’admission des étudiants, les embauches d’enseignants ou encore les programmes.
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Le premier rapport, fruit des réflexions d’un premier groupe de travail sur l’antisémitisme et les positions anti-Israël, composé d’enseignants en grande majorité et d’étudiants, relève que les deux phénomènes « ont été alimentés, pratiqués et tolérés, non seulement à Harvard, mais aussi plus largement dans le monde universitaire ». Le document invite l’université à « devenir leader dans la lutte contre l’antisémitisme et les positions anti-Israël ». Au terme de ses réflexions, un deuxième groupe de travail, consacré aux positions antimusulmans, anti-arabes et anti-Palestiniens, a conclu à « un sentiment profondément ancré de peur parmi les étudiants, les enseignants et le personnel ». Les personnes interrogées évoquent « un sentiment de précarité, d’abandon, de menace et d’isolement, ainsi qu’un climat d’intolérance omniprésent », notent les rapports.