Philippe Val assume publiquement son islamophobie. « Oui, je suis islamophobe. On peut être phobique d’une religion quand elle commence à essayer d’exister par la terreur. Il y a des professeurs qui ont été égorgés. Mes copains ont été assassinés », a-t-il déclaré dans une interview accordée mi-mai au magazine Figaro. Des propos dénoncés par les instances musulmanes en France.
« Je suis profondément choqué et consterné par les déclarations au Figaro de Philippe Val. Affirmer ouvertement son islamophobie, une haine irrationnelle d’une religion entière, est non seulement irresponsable mais également dangereux. Philippe Val semble confondre les actes criminels d’une minorité d’extrémistes avec les croyances de millions de musulmans pacifiques à travers le monde », s’est indigné sur les réseaux sociaux, Chems-Eddine Hafiz, le recteur la Grande Mosquée de Paris, qui a annoncé dimanche son intention de porter plainte pour ces propos « inacceptables » qui « doivent être sanctionnés pour protéger notre société contre de tels discours ».
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La fédération Musulmans de France réprouve également ces « propos inadmissibles, islamophobes et stigmatisants », expliquant que « ces commentaires, qui stigmatisent injustement toute une communauté, sont non seulement dangereux mais aussi en contradiction avec les valeurs de respect, de tolérance et du vivre-ensemble ». Et d’ajouter : « L’islamophobie ne devrait avoir aucune place dans notre société et doit être combattue aussi énergiquement que n’importe quelle autre forme de racisme et de discrimination. Nous rappelons que la grande majorité des musulmans vivent leur foi de manière paisible et respectueuse des lois de la République ». La fédération étudie aussi la possibilité de porter plainte contre Philippe Val.
Pour sa part, le Conseil français du culte musulman (CFCM) s’est fendue d’un communiqué publié mardi pour condamner fermement ces propos de Philippe Val. « Se draper sous le fait que « l’islamophobie » serait utilisé par certains pour limiter la liberté de critiquer l’islam est un non-sens qui fait fi de l’histoire du mot et de son usage largement admis dans la lutte contre le racisme antimusulman […] Ceux qui veulent réduire le terme “islamophobie” à la critique ou à la peur de l’islam ne condamnent jamais la haine du musulman. Ce faisant, ils incitent à la haine antimusulmane tout en ayant un totem d’immunité. »