
Le Maroc, futur géant de l’aéronautique ?
Le secteur aéronautique marocain est déjà à un taux d’intégration locale de 43 %, l’objectif fixé dans le Plan d’accélération industrielle 2021-2025 étant d’atteindre un taux de...
Le Maroc est à la traîne sur un marché très lucratif : les cimetières d’avions. Un appel d’offres lancé par l’ONDA pour un centre de recyclage est au statu quo. Le blocage serait lié à la disponibilité d’un terrain.
Un projet mort-né ? L’Office national des aéroports (ONDA) avait lancé un appel d’offres international – ouvert entre le 15 avril et le 8 juin 2021 – pour la sélection d’une entreprise qui assurerait, dans le cadre d’un contrat DBFOT, la conception, la construction, le financement et l’exploitation d’un centre de stockage, de déconstruction et de recyclage d’avions et d’éléments d’avions. Depuis, c’est le statu quo. Le nom d’aucune entreprise soumissionnaire n’a été révélé à ce jour. Le projet est toujours au statu quo, confirme l’ancien président du GIMAS et directeur général de CETIM Maroc Karim Cheichk. Ce blocage est lié à la disponibilité du foncier, révèle Challenge, précisant que l’entreprise adjudicataire devra bénéficier temporairement (durée de 10 ans renouvelable) du domaine public, d’un terrain nu d’une superficie minimale de 10 hectares (avec possibilité de l’étendre à 54), au sein de la zone sous douane de l’aéroport Oujda Angad (nord-est du Maroc, à proximité de la frontière algérienne), pour l’exercice de son activité.
À lire : À Casablanca, l’industrie aéronautique passe sous pavillon Airbus
Une problématique qui touche aussi certains pays. Mais le Maroc arrive en tête en termes de niveau d’insatisfaction par rapport aux pays référents, révèle une étude du CMC, précisant que plus de 40 % des entreprises marocaines considèrent l’accès au foncier comme un obstacle majeur ou très sévère contre 9 % en Roumanie et 7 % en Turquie. « La diminution de la réserve des terrains de l’État dans les zones urbaines est considérée comme un facteur qui réduit l’offre de terrains industriels destinés à l’investissement », fait ressortir le document, ajoutant que le foncier, représente un facteur important de l’attractivité de l’économie. « Plusieurs pays ont fait du foncier un instrument efficace pour attirer plus d’investissements directs à l’étranger (IDE), dont notamment la Chine », fait remarquer la même source. Le foncier représente au Maroc 40 à 60 % du coût d’investissement global d’un projet économique, contre 2 à 10 % en Europe, est-il précisé.
À lire : L’aéroport d’Agadir, un hub pour les avions russes
Si le Maroc n’accélère pas la cadence, il ne pourra pas prendre sa part dans le marché mondial du recyclage aéronautique les dix prochaines années. Selon les projections de Boeing et Airbus, plus de 12 000 appareils devront être retirés du service d’ici 2035, ce qui constituera un flux continu d’activité, un générateur d’emplois qualifiés et de devises. Les projets de cimetières d’avions sont en effet des business lucratifs de l’aéronautique des nouveaux temps. Les avantages spécifiques sont entre autres, réduire le coût de stockage d’avions retirés des cieux et épargner les tarifs de parking dans les aéroports.
Aller plus loin
Le secteur aéronautique marocain est déjà à un taux d’intégration locale de 43 %, l’objectif fixé dans le Plan d’accélération industrielle 2021-2025 étant d’atteindre un taux de...
Au Maroc, le projet du premier cimetière d’avion d’Afrique initié par l’Office national des aéroports (ONDA) en 2021 est en stand-by depuis plusieurs années. Quelle en est la...
Masterflex prévoit de s’implanter au Maroc. Le fabricant allemand de tuyaux en plastique veut construire dans la zone franche de Midparc, près de Casablanca, une usine de...
Plusieurs sites industriels du sous-traitant américain Spirit AeroSystems, dont son usine à Casablanca, entrent dans le giron d’Airbus.