Au Maroc, la consommation de la cocaïne devient assez courante lors des soirées privées organisées dans les résidences discrètes des quartiers huppés, les appartements meublés des zones chics, ainsi que les boîtes de nuit. Malgré les arrestations et saisies, le phénomène prend de l’ampleur.
Encore du chemin à parcourir dans la lutte contre le trafic de stupéfiants. Pour preuve, la consommation de cocaïne connaît désormais une inquiétante poussée au sein des cercles aisés. « Boîtes de nuit, résidences luxueuses et appartements haut de gamme seraient devenus le théâtre d’un commerce florissant, orchestré par des réseaux de dealers toujours plus ingénieux pour contourner la surveillance policière », rapporte Assabah. Il serait de plus en fréquent de voir des assiettes débordant de poudre blanche lors de soirées privées, organisées par une jeunesse fortunée.
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Les consommateurs sont d’ailleurs très sélectifs : ils préfèrent la cocaïne de haute qualité aux substances moins raffinées. Les villes qui seraient particulièrement touchées par ce trafic de drogue dure sont Marrakech, Tanger, Casablanca et Agadir. Des produits de « grande qualité » circuleraient dans ces secteurs. « Les boîtes de nuit, devenues de véritables refuges pour ce commerce illicite, voient parfois leurs gérants fermer volontairement les yeux, voire participer activement au trafic », affirme la même source, ajoutant que certains « auraient même désactivé les serrures des toilettes pour permettre aux toxicomanes de s’y adonner en toute discrétion. »
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Face à l’ampleur du phénomène, les services de police et de la gendarmerie sont intervenus. Interventions au cours desquelles ils ont pu procéder à plusieurs interpellations, aussi bien de dealers que de consommateurs, mais aussi à des saisies notables. À Marrakech, le gérant d’une boîte de nuit et le frère du propriétaire ont été surpris en flagrant délit de consommation. Cinq doses de cocaïne ont été saisies et dix entremetteuses complices ont été interpellées. En parallèle, les contrôles renforcés aux postes frontaliers et à l’aéroport Mohammed V ont porté leurs fruits : les saisies ont plus que doublé en un an, passant de 922 à 2 189 kilogrammes de cocaïne.