Une première plainte officielle a été déposée auprès de la présidence du ministère public à Rabat, mercredi matin, via le numéro vert. Il s’agit d’un agriculteur issu d’une commune rurale à Kelâa des Sraghna, qui a dénoncé un caïd qui aurait exigé la somme de 1 200 DH, en contrepartie de l’obtention d’un simple permis d’exploitation d’une parcelle agricole dont il est le propriétaire.
L’administration, au regard des dénonciations, reste submergée par une corruption qui ne dit pas son nom, et qui s’est généralisée à l’échelle nationale. Obtenir de simples documents, devient une occasion rêvée pour faire du chantage et espérer des pots-de-vin. Devant le chantage, l’agriculteur a dénoncé les détails de la tentative d’extorsion dont il a été victime.
La présidence du ministère public a fait preuve de célérité dans le traitement de sa plainte, en la transmettant au parquet qui l’a soumise à son tour, au procureur général du tribunal d’instance de Marrakech. Il sera finalement surpris en flagrant délit d’acte de corruption ; ce qui l’a conduit à Marrakech pour comparaître devant le procureur du Roi, qui l’a envoyé sur-le-champ à la prison de l’Oudaya, en attendant le renvoi devant le tribunal.
Le numéro vert a permis dans la même semaine, une deuxième arrestation. À El Jadida, deux personnes confirment avoir subi le chantage de deux agents d’autorité opérant au niveau d’un arrondissement en plein centre-ville. Ils les ont obligés à débourser un billet de 200 DH, en échange d’un document administratif. Les deux individus attendent de comparaître devant la justice.
La ligne téléphonique directe dédiée à la dénonciation des actes de corruption a déjà à son actif plus d’une centaine d’arrestations, dont plusieurs fonctionnaires, des élus, et même des agents des forces de l’ordre.