95% des acquéreurs immobiliers ont fait appel aux crédit

27 mai 2008 - 23h36 - Economie - Ecrit par : L.A

Le boom du secteur immobilier se poursuit. En dépit de l’inadéquation entre la demande et l’offre, cette branche d’activité continue son expansion. Il faut signaler d’emblée que ce n’est pas l’offre en elle-même qui pose problème, mais plutôt l’existence de produits à même de répondre aux exigences des différentes catégories sociales.

Précisément, c’est le déficit en habitat économique qui inquiète les ménages. Le haut standing ne soulève pas de problèmes dans la mesure où sa clientèle n’a pas de difficulté de financement. Les prix pratiqués sur le marché et la dégradation du pouvoir d’achat risqueront de tuer le marché.

Conscients de cette situation, une stratégie est en cours de concrétisation entre le département de tutelle et les opérateurs privés. L’objectif consiste à augmenter le rythme de la production en logement économique pour passer de 100.000 à 150.000 unités par an. Ce pari n’est pas toutefois gagné d’avance. Il est indispensable de réaliser entre l’offre et la demande et la diversification de l’offre, la mobilisation de l’assiette foncière, la lutte efficace contre la spéculation foncière qui fait ravage sans oublier de remédier au retard observé dans le traitement des dossiers déposés par les promoteurs privés qui sont intéressés par la construction de logements à faible coût ne dépassant pas 140.000 Dh au profit des familles à revenu limité.

Les statistiques du ministère de l’Emploi indiquent dans ce sens que le secteur de l’immobilier a connu une croissance en 2007. Mais tout dépend de l’angle de perception. Il en ressort notamment que le Maroc est appelé à produire 150.000 unités par an pour faire face à la demande exprimée par les 120.000 nouveaux ménages par an. Lequel défi ne peut être surmonté que par un véritable partenariat public-privé.

Au titre de l’année en cours, 25.529 nouvelles unités seront construites dont 11.028 par les opérateurs privés. Ce nombre sera réparti entre 24.482 en milieu urbain et 1.047 en milieu rural. Cette même année sera marquée par l’achèvement de la réalisation de 3.896 unités en milieu urbain et 300 en milieu rural.

Concernant la villa économique, elle connaît un intérêt grandiose de la part de la classe moyenne. Si la réalisation de 5.124 nouvelles unités dont 1.108 en partenariat avec le privé sera incessamment annoncée, plus de 3.166 vont être achevées dans les plus brefs délais.

Il ressort d’une étude réalisée pour le compte du ministère de l’Habitat et portant évaluation de l’article 19 de la loi des Finances qu’au niveau du programme de l’habitat économique (200.000 logements) que 91.203 unités ont été construites. Il est signalé également qu’entre 2003 et 2007, le nombre d’appartements en cours de réalisation par le ministère de l’Habitat a atteint 939.000 en plus de la restauration de 284.000 autres. Rien qu’en 2007, les unités construites ont atteint le chiffre de 333.000 appartements tandis que la dynamique du secteur immobilier a eu un effet de levier sur d’autres activités annexes. Les crédits octroyés par les banques sont passés à 98,9 milliards Dh en 2007 contre 35,2 milliards seulement en 2002. Autrement dit, c’est une amélioration de plus de 180% en cinq ans. Les ménages à revenus irréguliers ont profité aussi du Fogarim. Celui-ci s’est concrétisé, à fin septembre, par l’octroi de 28.874 crédits totalisant un volume de 4,3 milliards de DH.

A titre de rappel, les pouvoirs publics ont alloué, une enveloppe de 69 milliards de DH au titre de la période 2008-2012 pour la mise à niveau des villes et la création de nouvelles cités.

Les résultats réalisés par le secteur du BTP durant la période 2003-2007 atteste que le secteur est toujours porteur. Des indicateurs méritent d’être mis en valeur : hausse de 51% de la consommation du ciment, multiplication par trois de la liquidité des crédits bancaires alloués au logement et contribution du BTP à la réduction du taux de chômage, étant donné qu’il emploie aujourd’hui plus de 847.000 personnes et crée en moyenne 50.000 postes d’emploi supplémentaires par an.

L’étude effectuée pour le compte du ministère de l’Habitat indique que 29% des acquéreurs ont déclaré avoir versé des montants en noir. Lequel montant varie entre 3 et 55% du prix figurant au contrat avec une moyenne de 21%(7% si l’on retient l’ensemble des logements). La pratique du noir est plus répandue dans certaines villes que dans d’autres : 63% à Agadir, 61% à Rabat-Salé, 39% à Marrakech ; 10% à Casablanca ; 0%à Fès, Meknès et Essaouira.

Source : Libération - Mohamed Kadimi

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