Le fait que l’ambassadeur du Maroc en Turquie, Ali Lazrak, soit rentré à Rabat, la semaine dernière, pour consulter sa hiérarchie sur le conflit en Libye, est révélateur des turbulences que connaîtront les relations entre les deux pays. Il n’est plus un secret que le Maroc, qui s’est investi dans l’élaboration de l’accord de paix de Skhirat en 2017, a toujours milité en faveur d’une solution pacifique entre les acteurs en guerre en Libye.
Nasser Bourita a d’ailleurs déclaré récemment, à Brazzaville que "le règlement du conflit est entre les mains des frères libyens, sans aucune ingérence de puissances étrangères". Or, parmi ces puissances qui interviennent dans ce conflit, figure la Turquie.
Autre motif de discorde entre les deux pays, l’exclusion du Maroc de la conférence de Berlin, consacrée à la crise libyenne, tenue le 19 janvier dernier. Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères avait souligné que "le Royaume a toujours été à l’avant-garde des efforts internationaux pour la résolution de la crise libyenne, et a joué un rôle décisif dans la conclusion des accords de Skhirat. Des accords qui sont, à ce jour, le seul cadre politique appuyé par le Conseil de sécurité et accepté par tous les protagonistes libyens, en vue de la résolution de la crise dans ce pays maghrébin frère".
Loin de la discorde liée au règlement du conflit libyen, l’autre sujet de discorde avec la Turquie est lié aux termes de l’accord de libre-échange commercial. Dans le souci de revoir les termes de l’accord, un délai de quinze jours avait été proposé par le ministre marocain du Commerce. Mais aux dernières nouvelles, la révision de cet accord, convenue lors du récent déplacement à Rabat de la ministre turque du Commerce, Ruhsar Pekcan, a été reportée sine die, sans que la partie marocaine n’ait été prévenue.