La Libye remercie le Maroc
À Bouznika, les délégations du Haut conseil d’État libyen et du Parlement de Tobrouk ont salué la volonté sincère du Maroc et son souci de trouver une solution à la crise libyenne.
Le Maroc voit d’un mauvais œil "l’intervention cynique" dans les affaires intérieures de la Libye. Par la voix de son ministre des Affaires étrangères, il l’a dénoncée le jeudi 30 janvier à Brazzaville, lors de 8ᵉ réunion du comité de haut niveau de l’Union Africaine sur la Libye.
Nasser Bourita a représenté le Roi Mohammed VI à cette réunion, au cours de laquelle il a noté que "la situation en Libye dégénère, en dehors de tout contrôle et au détriment de tous, au détriment de l’intérêt suprême du peuple libyen frère, qui en souffre dans sa chair. Mais aussi au détriment des intérêts, des protagonistes libyens, qui sont tous, dans le fond, aussi patriotes, les uns que les autres".Il trouve malsain que certains s’immiscent dans les affaires d’un pays qui fait suffisamment face à de nombreux défis et qui, dans la douleur, panse ses plaies.
Il a affirmé que le Maroc "dénonce de toutes ses forces" cet "interventionnisme cynique d’un autre âge, d’une autre époque, qui cultive la division et vit par elle, qui feint combler la fracture, mais creuse activement le fossé ". Du haut de la tribune de cette rencontre de haut niveau, Nasser Bourita a déclaré que "la Libye est capable de se soigner ", tout en réitérant la position du Maroc qui se résume en quatre points.
Pour le Maroc, "le conflit en Libye n’est pas un champ d’expérimentation, ni une arène pour luttes sans rapport avec l’intérêt du peuple libyen". C’est pour cela que le Maroc "réitère son appel au retour à un dialogue politique, inclusif et structuré et sans tabous". Au 3ᵉ point de la position du Maroc, le ministre des Affaires étrangères a indiqué que "les efforts des Nations unies sont à soutenir" et l’action du représentant spécial et chef de la Mission d’appui des Nations unies en Libye, Ghassan Salamé, "est à saluer". Pour Nasser Bourita, "l’Afrique ne peut évoluer en dehors d’un conflit qui se déroule dans son sein", comme elle "ne peut se contenter d’observer certaines commisérations qui ne convainquent personne, alors même que son intéressement est entier en une solution qui fait renouer la Libye avec son rôle panafricain, et qui prévient le risque sérieux de propagation", a-t-il souligné.
Quant au 4ᵉ point de la position marocaine à l’égard de cette crise, Bourita estime que " l’accord politique de Skhirat, du 17 décembre 2015, constitue toujours une référence", et que "l’attachement fort et constant du Maroc à cet accord n’est pas un attachement égocentrique primaire à son appellation ou son lieu de signature", mais "s’explique par le fait que cet accord est le fruit de longues discussions entre Libyens eux-mêmes, et non le résultat de conciliabules diplomatiques", a-t-il expliqué.
Aujourd’hui plus que jamais, les frères libyens ont, devant l’histoire, la responsabilité de confronter leur vision et leur volonté de reconstruire la Libye, plutôt que de confronter leur puissance de feu et leur capacité de nuisance, les uns aux autres. "L’Afrique peut contribuer à ramener la sérénité dont a besoin la Libye", a-t-il conclu.
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