Environnement : Le Maroc cherche à rattraper son retard

6 avril 2007 - 00h59 - Maroc - Ecrit par : L.A

Chirac prend sa retraite mais ne se retire pas pour autant de la vie associative. Il compte se consacrer à un sujet préoccupant le monde entier : l’environnement. Un thème en vogue en raison de son urgence et auquel la chambre allemande de commerce et d’industrie au Maroc vient de consacrer le 2 avril à Casablanca une conférence. « La crise du climat nous préoccupe tous », a déclaré Gottfried Haas, ambassadeur d’Allemagne.

L’Allemagne, à la tête de l’UE depuis janvier, a intégré la protection de l’environnement parmi ses principaux volets. L’UE qui vient de fêter son 50e anniversaire, s’ouvre vers l’avenir avec des projets pour l’Europe et pour le monde. L’environnement, le climat et l’énergie étant ses principales préoccupations, sur le plan régional et méditerranéen, la coopération bilatérale maroco-allemande y a réservé plus de 104 millions d’euros. L’UE est le 1er donneur d’aides au Maroc à 78%. En effet, entre 1996 et 2006, ce dernier a reçu plus de 1,6 milliard d’euros (17 milliards de DH environ) répartis entre le financement de projets traditionnels et des aides budgétaires.

Ces projets, concernant, entre autres, l’amélioration de la qualité de l’eau potable et la gestion des déchets solides, appuient les grandes réformes et rénovent la compétitivité des entreprises. La gestion déléguée de l’environnement fera l’objet d’un 1er jumelage avec l’Allemagne à travers une politique de voisinage. « En 2008, nous mettrons en place des chantiers pour aborder les énergies renouvelables », affirme Bruno Dethomas, ambassadeur de l’UE. « La dépollution de la Méditerranée sera notre principale préoccupation », ajoute ce dernier. Le Maroc, malgré des déficits sociaux, a entrepris des réformes dans ce sens. Selon une étude réalisée par le ministère de l’Aménagement du territoire, de l’Eau et de l’Environnement, les grands projets liés à l’environnement vont en plus créer des emplois. Ainsi que l’indique Mohamed El Yazghi, ministre de tutelle,67% des emplois créés sont dans l’environnement et 14% dans les énergies renouvelables. Près de 4.700 emplois ont été créés en 2006, annonce le ministre.

L’Allemagne emploie pour sa part 1,5 million de personnes dans ce secteur. L’environnement constitue donc une opportunité économique et concrétisée à travers le renforcement de l’arsenal juridique et la création de textes réglementaires sur la préservation de l’environnement.

Des programmes nationaux ont également été lancés pour l’assainissement liquide et des eaux usées, la dépollution du bassin de Sebou qui constitue 20% des eaux du Maroc et le dernier, déjà en retard, sur la gestion des déchets ménagers. « Nous prévoyons également la création d’un centre pour le traitement des déchets dangereux. Nous cherchons à combler le retard du pays en matière d’environnement », tient à souligner El Yazghi. La coopération technique allemande (GTZ) participera au financement. Le ministère de l’Environnement renforce ses partenariats et conventions en plus du soutien du fonds de dépollution industrielle (FODEP).

Par ailleurs, le ministre a déclaré la création d’un fonds environnement avec le soutien de la Banque Mondiale. Cette dernière accorde au Maroc un crédit de 400 millions de dollars étalé sur 4 ans, depuis début 2007. La GTZ étudie de son côté la possibilité de construire une unité de production de combustibles secondaires à Témara. Cette perspective constitue une alternative face au manque d’énergie. « Nous pensons utiliser des plantes comme au Brésil », confie El yazghi. « Nous comptons aussi sur la délocalisation de la recherche vers notre pays », ajoute-t-il.

Quelques chiffres

L’Allemagne, parmi les principaux importateurs du Maroc, occupait la 7e place avec 4,8 % des importations en 2005.

En 2006, les exportations marocaines vers l’Allemagne valaient environ 508 millions d’euros. Les importations allemandes au Maroc atteignaient une valeur approximative de 1,1 milliard d’euros. Les principaux biens allemands importés au Maroc sont les voitures et les machines. Les biens exportés sont les vêtements et les produits chimiques semi-finis.

L’Economiste - Sara Badi

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Sujets associés : Nature - Environnement - Jacques Chirac

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