Le miel marocain est en péril

15 janvier 2024 - 18h00 - Maroc - Ecrit par : P. A

Les apiculteurs marocains sont inquiets. Depuis des années, des colonies d’abeilles sont décimées en raison de la sécheresse et des aléas climatiques, ce qui affecte durement la production du miel.

Les producteurs de miel marocains enregistrent de nombreuses pertes du fait de cette situation. « La sécheresse a durement frappé le secteur apicole au Maroc, impactant significativement la production de miel », explique à Hespress, Abdelkader Berni, président de la coopérative Tamesna à Benslimane, principale région de production de miel, ajoutant que cette coopérative « elle est le pilier de subsistance pour de nombreuses familles. En effet, plus de onze familles trouvent leur moyen de subsistance grâce à cette structure ».

Et de poursuivre : « Les défis environnementaux, tels que la pollution et la sécheresse, ont exacerbé les difficultés auxquelles nous sommes confrontés. Cette situation est particulièrement préoccupante pour la population de Benslimane, qui ressent l’impact direct de ces changements ». Abondant dans le même sens, Mohammed, un apiculteur, s’inquiète de la mort massive des abeilles. « Cette situation est alarmante et plonge le monde apicole dans une crise profonde. Plusieurs facteurs contribuent à ce déclin, et bien que de nombreuses causes soient évoquées, nous identifions principalement la sécheresse à hauteur de 60 % et la maladie à hauteur de 40 % », commente-t-il.

À lire : Disparition des abeilles : un phénomène inédit au Maroc

Pour pallier cette situation, les apiculteurs sollicitent l’aide du gouvernement pour soutenir le secteur. « Nous sommes confrontés à une situation financière difficile, car nous n’avons pas reçu d’aide depuis un certain temps », se plaint Mohamed. Pour sa part, Lahcen Benbel, le président du Syndicat national des professionnels de l’apiculture au Maroc a souligné « qu’aucun apiculteur professionnel membre de notre syndicat n’a bénéficié » d’un soutien du gouvernement, qu’il avait pourtant promis aux apiculteurs suite à l’effondrement des ruches au Maroc.

Le syndicaliste appelle en outre à œuvrer pour la valorisation du miel national, ce qui passe par une révision de l’article 10 du décret n°2.17.463 du 14 novembre 2017. « Ce décret autorise le mélange du miel marocain avec du miel importé, ce qui compromet la qualité et l’authenticité du produit. Il est également nécessaire de revoir le livret de tolérance ainsi que celui d’instructions pour garantir la pureté et la qualité du miel produit au Maroc », fait savoir Benbel, espérant que l’année 2024 « sera bénéfique après les récentes précipitations dans diverses régions du Royaume ».

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Environnement - Sécheresse au Maroc

Aller plus loin

Apiculture : une année blanche pour le miel marocain ?

Le phénomène de disparition des colonies d’abeilles que connait le Maroc compromet la production du miel cette année. Préoccupés, les apiculteurs sont divisés sur l’origine de...

Disparition des abeilles : un phénomène inédit au Maroc

Le directeur régional de l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) de Béni-Mellal-Khénifra, Mohamed Nemmaoui, a assuré, sur la base des analyses...

Maroc : 7500 tonnes de miel produites en 2021

La production marocaine de miel a augmenté l’année dernière, atteignant 7 500 tonnes mais, loin des 16 000 tonnes attendues par le plan Maroc Vert.

Alerte au miel « aphrodisiaque » en vente au Maroc

Du « miel aphrodisiaque » ou du « miel de virilité » inonde le marché marocain et inquiète le Syndicat des professionnels de l’apiculture au Maroc.

Ces articles devraient vous intéresser :

Pastèques : le Maroc écrase la concurrence en Europe

Malgré les événements climatiques récurrents, le secteur de la pastèque au Maroc connaît une nette amélioration en termes de qualité et de volume cette saison au point d’écraser la concurrence européenne.

Maroc : les plages à éviter cet été

Le ministère de la Transition énergétique et du développement durable a récemment publié la liste des plages classées non conformes à la baignade pour la saison estivale qui s’annonce. En tout, 22 plages dont celle de Salé, très fréquentée par les...

Maroc : appel à l’annulation du sacrifice de l’Aïd Al-Adha

Au Maroc, des voix s’élèvent pour appeler à l’annulation du sacrifice de la fête de l’Aid Al-Adha de cette année en raison de la sécheresse persistante qui sévit au Maroc et a déjà détruit une part considérable du cheptel ovin.

Le Maroc contraint de réorienter sa production agricole

Face à la sécheresse et au stress hydrique d’une part, et à l’inflation d’autre part, le gouvernement marocain est contraint de revoir sa politique agricole et alimentaire pour garantir l’eau et le pain.

Maroc : mise en garde contre les constructions illégales

Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, a apporté des clarifications au sujet des démolitions dans les zones côtières.

Maroc : un trésor menacé d’extinction

Durement touché par le séisme qui a frappé le Maroc en septembre 2023, le cyprès de l’Atlas, espèce protégée, est menacé d’extinction du fait de l’exploitation humaine et du changement climatique.

Maroc : appels à interdire la culture de la pastèque

Au Maroc, les défenseurs de l’environnement appellent à l’interdiction totale de la culture de la pastèque, très gourmande en eau.

Le miel marocain est en péril

Les apiculteurs marocains sont inquiets. Depuis des années, des colonies d’abeilles sont décimées en raison de la sécheresse et des aléas climatiques, ce qui affecte durement la production du miel.

Maroc : le diesel a de beaux jours devant lui

Alors que les importateurs et concessionnaires de voitures neuves se félicitaient de la mise en application de la norme environnementale européenne Euro 6, pour l’homologation des véhicules neufs commercialisés sur le marché marocain, le gouvernement...

Maroc : un lac en péril

Le problème de l’assèchement du lac Tamda dans la province d’Azilal préoccupe le député Saïd Atghlast qui a adressé une question écrite à la ministre du Tourisme, de l’artisanat, de l’économie sociale et solidaire à ce sujet.