Maroc : l’apiculture menacée par la maladie du Varroa
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Les apiculteurs marocains sont inquiets. Depuis des années, des colonies d’abeilles sont décimées en raison de la sécheresse et des aléas climatiques, ce qui affecte durement la production du miel.
Les producteurs de miel marocains enregistrent de nombreuses pertes du fait de cette situation. « La sécheresse a durement frappé le secteur apicole au Maroc, impactant significativement la production de miel », explique à Hespress, Abdelkader Berni, président de la coopérative Tamesna à Benslimane, principale région de production de miel, ajoutant que cette coopérative « elle est le pilier de subsistance pour de nombreuses familles. En effet, plus de onze familles trouvent leur moyen de subsistance grâce à cette structure ».
Et de poursuivre : « Les défis environnementaux, tels que la pollution et la sécheresse, ont exacerbé les difficultés auxquelles nous sommes confrontés. Cette situation est particulièrement préoccupante pour la population de Benslimane, qui ressent l’impact direct de ces changements ». Abondant dans le même sens, Mohammed, un apiculteur, s’inquiète de la mort massive des abeilles. « Cette situation est alarmante et plonge le monde apicole dans une crise profonde. Plusieurs facteurs contribuent à ce déclin, et bien que de nombreuses causes soient évoquées, nous identifions principalement la sécheresse à hauteur de 60 % et la maladie à hauteur de 40 % », commente-t-il.
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Pour pallier cette situation, les apiculteurs sollicitent l’aide du gouvernement pour soutenir le secteur. « Nous sommes confrontés à une situation financière difficile, car nous n’avons pas reçu d’aide depuis un certain temps », se plaint Mohamed. Pour sa part, Lahcen Benbel, le président du Syndicat national des professionnels de l’apiculture au Maroc a souligné « qu’aucun apiculteur professionnel membre de notre syndicat n’a bénéficié » d’un soutien du gouvernement, qu’il avait pourtant promis aux apiculteurs suite à l’effondrement des ruches au Maroc.
Le syndicaliste appelle en outre à œuvrer pour la valorisation du miel national, ce qui passe par une révision de l’article 10 du décret n°2.17.463 du 14 novembre 2017. « Ce décret autorise le mélange du miel marocain avec du miel importé, ce qui compromet la qualité et l’authenticité du produit. Il est également nécessaire de revoir le livret de tolérance ainsi que celui d’instructions pour garantir la pureté et la qualité du miel produit au Maroc », fait savoir Benbel, espérant que l’année 2024 « sera bénéfique après les récentes précipitations dans diverses régions du Royaume ».
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