Les accusations sur la présence d’espions marocains à la grande Mosquée de Bruxelles contestées

8 décembre 2020 - 21h00 - Belgique - Ecrit par : S.A

L’Exécutif des musulmans de Belgique (EMB), l’Association de gestion de la Grande Mosquée de Bruxelles et le Conseil de coordination des institutions islamiques de Belgique contestent les accusations sur la présence d’espions marocains à la grande Mosquée du Cinquantenaire.

Il est «  diffamatoire, injurieux et calomnieux de déclarer que nos membres seraient des espions à la solde de pays étrangers. […] Ces accusations sont infondées, contestées et contestables  », ont affirmé les instances musulmanes belges dans un communiqué, avant de rappeler que leurs institutions sont des organisations de droit public et droit civil belge dont les membres sont citoyens belges à part entière.

Le ministre belge de la Justice, Vincent Van Quickenborne, a suspendu le processus de reconnaissance de la Grande Mosquée de Bruxelles au motif que certains dirigeants du lieu de culte désignés pour mettre fin à l’influence de l’Arabie Saoudite sont soupçonnés d’espionnage pour le compte du Maroc. «  Les tentacules du Maroc s’étendent loin et empêchent un islam autonome de se développer en Belgique  », a-t-il déclaré dans une interview accordée à la chaîne flamande VRT. Le ministre a martelé que le gouvernement belge «  n’acceptera jamais que d’autres pays essaient de détourner l’islam à des fins politiques  », et a appelé l’EMB à renouveler ses instances et à promouvoir un islam progressiste compatible avec les valeurs de la société.

«  Nous ne pouvons qu’exprimer nos regrets sincères quant à la suspension du processus de reconnaissance de la Grande mosquée de Bruxelles malgré un travail de longue haleine constructif et concerté avec les pouvoirs publics et les services compétents de notre pays. Les déclarations du ministre de la Justice […] font fi de tous les acquis réalisés dans le domaine de l’institutionnalisation de l’islam en Belgique et ce, depuis 1998  », ont dénoncé les instances musulmanes belges. Pour elles, les propos du ministre portent atteinte à la liberté de culte, le principe de neutralité ainsi que le principe de séparation entre l’Église et l’État.

Cette intervention politique constitue «  une ingérence manifeste dans les affaires du culte islamique  ». «  Il n’appartient pas aux politiques de définir des qualifications pour un culte, ni de lancer un appel aux communautés religieuses quant au choix de leurs représentants. […] La communauté musulmane de Belgique n’acceptera pas d’être intimidée et stigmatisée à travers ses institutions et ses membres  », ont martelé les responsables de ces instances. Toutefois, ils «  restent ouverts au dialogue avec les pouvoirs publics  ».

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