Europe : Le Maroc, partenaire privilégié pour un statut avancé

4 avril 2005 - 19h01 - Monde - Ecrit par :

Les deux majorités gouvernantes de France et du Maroc s’étaient donnée rendez-vous, lundi 28 mars dernier à l’EMI, pour entendre un Nicolas Sarkozy en verve clarifiant les tenants et les aboutissants du devenir du Royaume dans son " aventure d’intégration à la communauté européenne ". Selon le prince du " statut avancé ", du " partenaire privilégié " ou encore " plus que l’association, moins que l’adhésion " ou bien " Tout partager sauf les institutions ".

Ils étaient tous là, les ténors politiques nationaux, Elyazghi, Abbès El Fassi, Abdelouahad Radi, l’ambassadeur Philippe Faure et autres. La salle polyvalente de l’école des ingénieurs craquait sous le nombre de professeurs, d’universitaires, d’étudiants et de tous ceux que l’ancien ministre français intéressait. Invité de l’université Mohammed V de Rabat-Agdal, le président de l’UMP a ciblé son discours pétri de messages de modernité et d’avenir à l’adresse des étudiants massivement à l’écoute, et à travers eux, à l’ensemble de la jeunesse marocaine à laquelle il entretint son beau monde sur le thème : “Maroc-Europe, quel partenariat ?” qui figurait comme “leçon inaugurale” au titre du cycle universitaire 2004-2005. Il eut ces mots d’emblée dans ce “haut lieu de culture et d’éducation” en soulignant, à l’adresse de nos étudiants : “c’est ici que se construit le Maroc de demain. Ce sera à vous, jeunes étudiants et à travers vous, l’ensemble de la jeunesse marocaine, de promouvoir l’héritage commun de nos deux pays et nos deux peuples. Vous en êtes les dignes héritiers pour affermir les liens indéfectibles d’amitié et de partenariat durable”.
Connu pour son franc-parler et la force qu’il met dans le ton de sincérité, Sarkozy n’a pas hésité, une seconde, à qualifier le Royaume “de premier pays partenaire dans la Méditerranée au vu des progrès très appréciables réalisés sur la voie des réformes politiques, institutionnelles, économiques, sociales et culturelles”.

Le Maroc, leader méditerranéen

Allusion faite à la nouvelle constitution consacrant la nouvelle Union européenne élargie, il s’est appuyé sur l’article 17 introduisant le concept de “partenaire privilégié” dont le Maroc représente le modèle en tête parmi les dix pays partenaires du bloc communautaire acteurs du processus de Barcelone. “Le Maroc est le premier concerné par ce partenariat privilégié, c’est le premier pays méditerranéen à en bénéficier légitimement”. Même si la genèse des relations entre la France et le Maroc n’a pas été à l’abri de relations, parfois, “tumultueuses”, il faut en préserver, consolider et développer le caractère “exceptionnel” qui les imprègne.
Sarkozy a reconnu que le Royaume a toujours été “le premier à jeter les fondements d’une relation moderne avec l’Europe. Il a été aussi le premier à fournir le plus d’énergie lors de la conférence de Barcelone de 1995 en demandant le partenariat euroméditerranéen”. Et il a été encore le premier à revendiquer la rénovation de ce partenariat en demandant un statut avancé. Tout en déplorant le peu de résultats concrets obtenus depuis dix ans maintenant de mise en œuvre du processus de Barcelone. Reconnaissons que Barcelone n’a pas été à la hauteur des espérances exprimées, il y a maintenant dix ans. Pourtant, le Maroc a été pionnier en dépensant le plus d’efforts pour réussir le processus euroméditerranéen. C’est pourquoi le président de l’UMP a préconisé de se montrer “plus imaginatifs” tout en appelant à la réorientation des priorités communautaires qui, ces vingt dernières années, concentrait ses préoccupations sur l’Est du continent. “Faisons en sorte que les vingt années à venir soient consacrées par l’Union européenne à l’aide au développement et à la prospérité des peuples de la Méditerranée”, souligna-t-il avec force. Pour faire du Bassin une “zone de prospérité partagée et de sécurité collective”. Sur ce dernier point, Sarkozy a qualifié le Maroc de “pays exemplaire” dans la lutte contre le terrorisme. Sarkozy a encore été plus loin, après avoir salué les deux initiatives Royales les plus frappantes que sont la moudouwana et l’Instance équité et réconciliation accélérant la marche du pays vers la démocratie et le développement. Il a revendiqué de bâtir un “marché commun” entre tous les partenaires des deux rives “pour tirer tout le monde vers le haut”.
Avec un ami d’une telle envergure, le Maroc traversera bien des étapes sur cette voie.

La Gazette du Maroc

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Sujets associés : Union européenne - Coopération - Politique économique - Statut avancé

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