Une étudiante voilée fait plier une université
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L’audition de Maryam Pougetoux, vice-présidente de l’UNEF arrivée à l’Assemblée nationale voilée, jeudi, n’a pas été du goût des députés LR et d’une élue LREM. Ceux-ci ont préféré boycotter la séance de travail.
Cette audition s’inscrit dans le cadre de la nouvelle commission d’enquête chargée de "mesurer et de prévenir les effets de la crise du Covid-19 sur les enfants et la jeunesse", rapporte La Croix. La députée Marie-George Buffet en est l’initiatrice et la rapporteure. Alors que les travaux se déroulaient normalement jeudi dernier, la présence de la syndicaliste étudiante voilée a provoqué des tensions au sein de l’Assemblée nationale.
Prenant la parole, le député du Pas-de-Calais (LR) Pierre-Henri Dumonta a exprimé son indignation. Il a fait "un rappel au règlement". Selon lui, le fait que la vice-présidente de l’UNEF ait porté un voile est un "choix d’enfreindre le principe de laïcité auquel doit s’astreindre" l’Assemblée. Pour l’élu, la présence de l’étudiante voilée est une "démonstration communautariste », une « attaque préméditée".
La présidente de la commission, l’élue de Haute-Garonne, Sandrine Mörch, n’est pas de cet avis. Pour elle, c’est ni plus ni moins un "mauvais procès" car "aucune règle n’interdi(sait) le port de signe religieux pour les personnes auditionnées". Pour manifester leur désaccord, les députés ont préféré quitter la séance de travail. La députée Anne-Christine Lang (LREM) leur emboîte le pas. "Je ne peux accepter qu’au sein de l’Assemblée nationale, le cœur battant de la démocratie (…), nous acceptions qu’une personne se présente en hijab devant une commission d’enquête", a-t-elle fulminé de colère, martelant que le "port du hijab" est "incompatible" avec ses "valeurs".
"En tant que députée et féministe, attachée aux valeurs républicaines, à la #laïcité et aux #droitsdesfemmes, je ne peux accepter qu’une personne vienne participer à nos travaux à l’#AN en hijab, qui reste pour moi une marque de soumission", a-t-elle tweeté. Sandrine Mörch désapprouve la prise de position de sa collègue. Elle dit ne pas tolérer "ce faux débat autour du voile rentrer dans cette commission censée travailler sur l’avenir et le présent de la jeunesse dans une situation très compliquée".
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