France : un médecin marocain arrêté pour trafic de médicaments

31 mars 2007 - 12h25 - France - Ecrit par : L.A

Trois médecins, dont un marocain, et deux pharmaciens de Paris et de la région parisienne ont été interpellés jeudi et vendredi et placés en garde en vue dans une affaire de trafic de médicaments de substitution. Au total huit hommes devaient être présentés samedi à la juge d’instruction chargée de l’information judiciaire, en vue d’une éventuelle mise en examen.

En effet, trois autres personnes, suspectées de se procurer du Subutex mais également du Skénan, un antalgique pouvant entraîner une dépendance, auprès de ces professionnels de la santé avant de les revendre, ont également été arrêtées.

Agés de 26 à 35 ans, ces trois trafiquants en situation irrégulière sont originaires de Tunis et de Bagdad. Ils ont été interpellés à Paris pour deux d’entre eux et à Gennevilliers pour le troisième.

Les médecins, originaires du Maroc et de Tunisie pour deux d’entre eux, ont leur cabinet dans le XIXe arrondissement de Paris, à Villejuif et à Montreuil.

Selon les premiers éléments de l’enquête, les praticiens délivraient une ordonnance pour du Subutex ou du Skénan. Ils fournissaient également une photocopie de fausse attestation de Couverture maladie universelle (CMU) ou d’Aide médicale d’Etat (AME), ce qui donnait droit à la gratuité de la consultation pour les faux patients, le médecin se faisant payer par la Sécurité sociale, selon cette même source policière.

Les trafiquants se rendaient ensuite dans une pharmacie complaisante et obtenaient le produit sans rien débourser, là aussi grâce aux fausses attestations CMU ou AME. L’un des médecins interpellés délivrait plus de 20 ordonnances par jour.

Chez l’un des trois revendeurs présumés, la brigade des stupéfiants de Paris a trouvé plus de 200 plaquettes de Subutex, plus de 100 ordonnances vierges et un très grand nombre de photocopies de fausses attestations de CMU. Au cabinet de l’un des médecins, les enquêteurs sont tombés sur un millier de photocopies de fausses attestation de CMU et d’AME.

La pharmacie "la plus active" a ainsi écoulé depuis décembre 12.000 cachets de Subutex pour un préjudice évalué à plus de 250.000 euros pour la caisse d’assurance-maladie. Ce marché fonctionnait depuis 2004 avec plus de 15.000 cachets écoulés en 2005 et plus de 18.000 en 2006, occasionnant un préjudice pour la Sécurité sociale évalué à plus de 500.000 euros.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Drogues - Santé

Ces articles devraient vous intéresser :

Chèque de garantie : ce scandale marocain

La conseillère parlementaire du parti de l’Union Nationale du Travail au Maroc (UNTM), Loubna Alaoui, a adressé une question orale au gouvernement sur la persistance de certaines pratiques illégales dans les cliniques privées, notamment l’exigence d’un...

« L’Escobar du désert » fait tomber Saïd Naciri et Abdenbi Bioui

Plusieurs personnalités connues au Maroc ont été présentées aujourd’hui devant le procureur dans le cadre de liens avec un gros trafiquant de drogue. Parmi ces individus, un président de club de football.

Le Maroc prolonge encore l’état d’urgence sanitaire

Réuni jeudi lors de sa séance hebdomadaire, le conseil de gouvernement a adopté le projet de décret portant prorogation, à nouveau, de l’état d’urgence sanitaire.

Abdelhamid Sabiri de retour sur le terrain après sa blessure

L’international marocain Abdelhamid Sabiri a repris l’entraînement avec la Sampdoria après une absence causée par une blessure musculaire.

Le Maroc face à la menace de la « Poufa », la cocaïne des démunis

Le Maroc renforce sa lutte contre la « Poufa », une nouvelle drogue bon marché, connue sous le nom de cocaïne des pauvres », qui a non seulement des répercussions sociales, notamment la séparation des familles et une augmentation des suicides et des...

Maroc : vers une hausse des taxes sur la chicha et les cigarettes électroniques

Le Maroc entend augmenter les taxes sur la chicha et les cigarettes électroniques. Une décision motivée, dit-on, par le souci de préserver la santé des consommateurs, notamment les jeunes Marocains.

Les biscuits “Gerblé” avec de la drogue ne sont pas commercialisés au Maroc

L’Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires (ONSSA) affirme que les lots de biscuits de la marque française “Gerblé”, contaminés par la drogue “burundanga”, ne sont pas entrés ni vendus sur le marché marocain.

Maroc : pas d’augmentation des prix des consultations médicales

Les tarifs des consultations médicales au Maroc n’ont subi aucune augmentation. L’information a été démentie par un syndicat, assurant qu’aucun accord n’a été signé entre les médecins du secteur privé et le gouvernement sur ces prix.

Boufa, la drogue qui terrifie le Maroc

Le Maroc mène des actions de lutte contre les drogues dont la « Boufa », une nouvelle drogue, « considérée comme l’une des plus dangereuses », qui « envahit certaines zones des villes marocaines, en particulier les quartiers marginaux et défavorisés. »

Les joueurs marocains font la queue à l’infirmerie

Après l’euphorie de leur qualification aux quarts de finale de la coupe du monde, les joueurs marocains font face aux conséquences physiques.