Espionnage Pegasus : où en est l’enquête sur Ignacio Cembrero ?

15 septembre 2021 - 10h40 - Espagne - Ecrit par : A.P

Le député espagnol Jon Iñarritu a interpellé le gouvernement de Pedro Sánchez au sujet de l’espionnage présumé du journaliste Ignacio Cembrero par le Maroc à l’aide du logiciel israélien Pegasus. Le parlementaire veut savoir si l’Exécutif a déposé une plainte auprès des autorités marocaines ou s’il envisage de le faire.

Dans une question écrite au gouvernement à laquelle Europa Press a eu accès, Bildu demande si l’Exécutif espagnol a envoyé une demande d’information à l’Exécutif marocain sur cette affaire. De façon concrète, le parlementaire veut savoir si le gouvernement de Sánchez entend engager des actions afin d’élucider l’affaire et ce qu’il pense de cette accusation d’espionnage dont aurait été « victime un journaliste espagnol de la part d’un État ami ».

À lire : Le Maroc accusé d’espionnage par le journaliste espagnol Ignacio Cembrero

La section de cybercriminalité du parquet provincial de Madrid a déjà ouvert en août une enquête sur cette affaire d’espionnage présumé suite à la plainte déposée par le journaliste qui a fait analyser son téléphone portable par l’Unité de la criminalité informatique du Bureau du procureur général de l’État (FGE). Son numéro de téléphone aurait été la cible du logiciel d’espionnage Pegasus, selon l’enquête menée par Forbbiden Stories, un réseau qui regroupe 17 grands médias internationaux.

Sur cette liste de 50 000 présumées victimes d’espionnage à l’aide du logiciel Pegasus, figurent des militants de droits de l’Homme, des journalistes, des hommes d’affaires et même le président français, Emmanuel Macron. Forbidden Stories assure que les preuves ont été obtenues à partir des téléphones portables des présumées victimes qui ont été analysés par le laboratoire de sécurité d’Amnesty International.

À lire : Pegasus : le Maroc saisit la justice espagnole

Pour sa part, Cembrero a rappelé devant le ministère public qu’en 2014 et 2015, il avait déjà subi des actions de surveillance et d’espionnage de la part du gouvernement marocain qui l’accusait de faire l’apologie du terrorisme. De son côté, le gouvernement marocain avait déjà rejeté « catégoriquement » fin juillet « ces accusations infondées » portées contre lui sur ces présumés espionnages, dénonçant une « campagne médiatique trompeuse, massive et malveillante ». Par la suite, le Maroc a fait appel au cabinet d’avocats Díaz-Bastien pour engager des actions judiciaires contre les présumées victimes espagnoles d’actes d’espionnage via le logiciel Pegasus.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Espagne - Espionnage

Aller plus loin

Affaire Pegasus : « Trop facile » d’accuser le Maroc

« C’est trop facile » d’accuser le Maroc d’être à l’origine de l’espionnage d’Emmanuel Macron et de plusieurs personnalités politiques françaises grâce au logiciel israélien...

Plainte contre Ignacio Cembrero : la justice espagnole déboute le Maroc

Le tribunal de première instance de Madrid a rejeté la plainte pour diffamation du Maroc contre le journaliste Ignacio Cembrero qui accusait le royaume de l’avoir espionné avec...

Le Maroc porte plainte contre le journaliste espagnol Ignacio Cembrero

Le Maroc vient de poursuivre en justice le journaliste espagnol, Ignacio Cembrero, spécialiste du Maghreb, qui avait accusé le royaume d’avoir piraté son téléphone à l’aide du...

Affaire Pegasus : l’examen de la plainte du Maroc reporté

Le tribunal de Paris a décidé, lundi, de reporter l’audience sur la recevabilité des poursuites engagées par l’État marocain contre des ONG et médias français, ayant accusé le...

Ces articles devraient vous intéresser :