Message du roi Mohammed VI à l’occasion du 5è anniversaire de la mort de Imad Ibn Ziaten

12 mars 2017 - 18h00 - Maroc - Ecrit par : Bladi.net

A l’occasion de la commémoration du cinquième anniversaire de la mort de Imad Ibn Ziaten, le roi Mohammed VI a adressé un message à la famille dont voici le texte intégral.

« Louange à Dieu, Prière et salut sur le Prophète, Sa famille et Ses compagnons,

Mesdames, Messieurs,

A l’occasion de la commémoration du cinquième anniversaire de l’assassinat de feu Imad Ibn Ziaten, par le terrorisme scélérat, Nous tenons à Nous associer à votre peine, exprimant ainsi la sollicitude et l’intérêt dont Nous entourons Nos enfants résidant à l’étranger, dans la joie comme dans l’adversité.

En ces circonstances, se mêlent les sentiments de douleur et d’espoir.

Douleur à l’évocation de la perte d’un fils dans la fleur de l’âge, par une mère, par une famille. Aujourd’hui comme alors, Nous partageons, avec eux, les sentiments de dépit et de chagrin qu’inspire l’assassinat d’un être humain innocent dans l’accomplissement de son devoir professionnel et national.

Espoir aussi, car le rejet du terrorisme a été unanime et des initiatives positives ont vu le jour au lendemain de ce dramatique événement. Au premier chef, Nous saluons l’action menée par la mère du disparu, Mme Latifa Ibn Ziaten, à travers l’association qu’elle a créée pour la promotion de la culture de la paix, de la tolérance et du vivre-ensemble.

Mesdames, Messieurs,

Nous ressentons l’amertume qu’inspire à une mère la perte de son fils ; Nous mesurons la place qu’il occupe dans son cœur. Et c’est aussi pourquoi Nous rendons particulièrement hommage à la réaction sage et pondérée qu’elle eut en cette affligeante épreuve.

En effet, au lieu de succomber au désespoir et de céder à des pulsions de colère et de haine, Mme Latifa Ibn Ziaten a prouvé qu’elle était un exemple vivant de patience, de maîtrise de soi et de tolérance.

Elle a montré sa capacité à œuvrer avec détermination et lucidité pour transformer les souffrances en espoir, la rancœur en amour et la mort en attachement à la vie.

Avec une volonté inébranlable et une remarquable lucidité, elle a envoyé un message de paix ; elle a ainsi montré aux apologistes du terrorisme qu’ils n’auront pas raison de nous, qu’ils ne viendront pas à bout de notre ferme détermination à vivre ensemble dans la paix.

Nous saluons en elle une Marocaine, fière de sa patrie, attachée à ses symboles sacrés, puisque qu’elle a choisi de faire inhumer son regretté fils dans la terre de ses ancêtres.

Nous apprécions également comment, citoyenne responsable, elle s’est intégrée à la société française, respectant ses valeurs et ses lois.

Mesdames, Messieurs,

Nous savons ce que les musulmans en général, et les Marocains en particulier, endurent dans les pays occidentaux, en raison de l’amalgame injuste et inacceptable, qui est fait entre Islam et terrorisme. Et Nous n’ignorons pas comment certains créent cette confusion, tantôt par ignorance, tantôt de propos délibéré et avec l’intention de nuire.

Aussi, le meilleur moyen de contrer ces idées extrémistes, et, en même temps, de défendre la tolérance de l’Islam et son innocence, c’est de montrer notre attachement indéfectible à ses valeurs sublimes, aux traditions marocaines authentiques qui appellent à l’amour, à la fraternité et à la coexistence entre les peuples et les religions.

Dans le Discours du 20 août dernier, J’ai rappelé avec force que l’Islam n’a rien à voir avec le terrorisme, et que les terroristes ne sont pas des musulmans, que leur lien spécieux avec l’Islam ne repose que sur la lecture erronée qu’ils en font, et dont ils se prévalent pour justifier leurs insanités.

Nous demandons à toutes les consciences vives et les forces éprises de paix, de vie et de tolérance, d’endiguer la propagation des idées extrémistes et obscurantistes. Nous refusons la surenchère sur l’islam et appelons à la tempérance pour contrecarrer les chantres de l’excommunication, de la violence et du terrorisme.

C’est pourquoi Nous formons le souhait que les acteurs de la société civile remplissent le rôle qui leur incombe à l’égard des jeunes : les encadrer et leur faire prendre conscience des périls liés à l’extrémisme et au repli sur soi. Il leur appartient également de faire obstacle à ceux qui déforment l’Islam : les terroristes ainsi que ceux qui se servent des actions terroristes pour créer une campagne de dénigrement à l’égard de l’Islam et des musulmans.

Pour conclure, Nous ne manquons pas d’exprimer à Mme Latifa Ibn Ziaten, à son association, et, à travers elle, à toutes les structures associatives du Maroc et de l’étranger, Notre considération pour les efforts louables et les initiatives constructives menées afin de sensibiliser et d’éduquer les jeunes aux valeurs de tolérance, d’ouverture et d’acceptation de l’Autre’’.

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