Istiqlal : un troisième mandat pour Abbas El Fassi

13 janvier 2009 - 09h25 - Maroc - Ecrit par : L.A

Abbas El Fassi va rempiler pour un troisième mandat à la tête du Parti de l’Istiqlal. Il a été élu sans surprise, hier, Secrétaire général de la formation politique qui tenait son 15e Congrès général. Déjà, samedi, deuxième jour du Congrès, le suspense était levé. El Fassi était assuré de conserver son poste, après que M’Hamed El Khalifa eut décidé de retirer sa candidature.

Il était en effet le seul concurrent d’El Fassi. En fait, les observateurs s’attendaient à une réélection de ce dernier depuis l’adoption, il y a une dizaine de jours, par la Commission des statuts du parti d’un amendement l’autorisant à présenter sa candidature pour un troisième mandat.

Les statuts de la formation politique stipulent, en effet, que nul ne peut occuper le poste de secrétaire général plus de deux mandats. Cette dérogation exceptionnelle confirme Abbas El Fassi, s’il en était encore besoin, en tant que leader de l’Istiqlal. L’accueil qui lui a été réservé lors de l’ouverture des travaux du Congrès, vendredi dernier, présageait déjà du triomphe du Premier ministre. Dès le commencement de son discours, les 4500 congressistes ont donné le ton. Il était difficile au Secrétaire général d’arrêter le tonnerre d’applaudissements qui entrecoupaient son allocution.

En fait, le Secrétaire général a présenté à son auditoire un bilan jugé positif par les observateurs. « Une gestion saine, des comptes comptables clairs et surtout une rationalisation des dépenses qui font encore défaut à de nombreuses formations politiques », commente un politologue.

Dans sa déclaration de politique générale, Abbas El Fassi a réaffirmé que son parti s’en tient aux constantes qu’il a toujours défendues. Islam, monarchie constitutionnelle et intégrité territoriale ont ainsi été retenus comme valeurs à défendre par l’Istiqlal. El Fassi est également revenu sur le bilan de son gouvernement. De sa position de Premier ministre, il s’est déclaré « fier du bilan du gouvernement dans les divers secteurs ».

Certes, ce n’est pas la première fois que son parti capitalise sur la réussite de ses ministres. Ce fut déjà le cas lors de la campagne électorale pour les législatives de septembre 2007. El Fassi a également affirmé que l’Istiqlal va continuer à œuvrer avec les deux autres partis de la Koutla (USFP et PPS) à « étayer les grandes réformes, réhabiliter l’action politique et moraliser la vie publique ». Il a aussi promis de « relever le taux de représentativité de la femme, lors des prochaines élections communales à 15% ». Le Secrétaire général a, en outre, abordé les questions du dialogue social, du pouvoir d’achat, de l’investissement, de l’économie nationale et aussi de l’éducation et de la formation, de l’agriculture... insistant sur le fait que, malgré les acquis enregistrés, beaucoup reste encore à faire.

Lucide, Abbas El Fassi ne s’est pas laissé empêtrer dans un excès de positivisme. En homme politique averti, il a, certes, su contourner habilement « les inquiétudes » des militants en les rassurant sur l’avenir du parti. Formation politique qui est en train de combler graduellement certaines lacunes du passé. La tendance est désormais au rajeunissement des instances dirigeantes et à une plus grande ouverture sur et vers les bases. Un système de gouvernance qui a commencé à se mettre en place juste avant le scrutin du 7 septembre 2007.

En d’autres termes, ce n’est pas par hasard que Abbas El Fassi a parlé dans son discours de l’amélioration de la bonne gouvernance et de la tendance vers « une régionalisation confortant le développement intégré et harmonieux du pays ». Le système des fédérations, adopté et développé par l’Istiqlal, s’inscrit dans cet ordre d’idées.

Finalement, l’on peut dire que le Parti de l’Istiqlal a réussi son Congrès général. Tout était, il faut le reconnaître, bien orchestré, bien organisé. La formation politique de feu Allal El Fassi semble retrouver une nouvelle jeunesse ou, du moins, ses ingrédients. Reste à capitaliser sur ce nouvel élan. Mais, l’on peut être certain que c’est ce que ne manquera pas de faire Abbas El Fassi.

Source : L’Economiste - Jamal Eddine Herradi

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