Jeunes, sexe et politique au Maroc

4 juillet 2011 - 13h13 - Maroc - Ecrit par : Jalil Laaboudi

Les jeunes âgés de 15 à 29 ans constituent 30% de la population marocaine, soit plus de dix millions de personnes. Ces jeunes seraient en majorité perturbés, indécis, improductifs, non politisés, dépendants financièrement de leurs familles et veulent une liberté totale, nous apprend une étude menée par le magazine L’Economiste et le bureau d’études Sunergia.

L’étude rapporte que 42% des jeunes âgés entre 15 et 29 ans, avouent avoir du mal à nouer des relations d’amour, contre 56% en 2006, et ne seraient plus enthousiasmés par les relations qui aboutissent à un mariage, à savoir que seuls 4% de ces jeunes se marient.

32% de ces jeunes n’entretiennent aucune relation d’amour ou liaison sexuelle hors mariage. Les jeunes imputent cette tendance au manque de confiance dans 26% des cas. Alors que 18% estiment que la fidélité est un obstacle à ces relations, 13% ont plutôt envie de relations sexuelles que d’amour et 8% manquent de moyens pour entretenir de telles relations.

Dans le monde rural, 56% des jeunes entretiennent des relations avec le sexe opposé, plus que les jeunes issus du milieu urbain (54%) et 89% de ces jeunes ruraux affirment avoir eu des relations sexuelles entre l’âge de 12 ans et 19 ans.

En politique, les jeunes s’avèrent médiocres. Ils ne savent pas véhiculer leurs idées, entretiennent un discours vide de sens et ont des difficultés à conduire un projet politisé, comme c’est le cas pour le Mouvement 20 février, note l’étude de L’Economiste.

Seules 19% des jeunes femmes sondées acceptent la politisation de l’Islam, contre 38% des jeunes hommes, à savoir que le facteur social détermine fortement l’orientation politique des jeunes, quand on sait que 46% des jeunes aisés sont laïcs.

Par rapport au Mouvement du 20 février, 45% des sondés sympathisent avec ce mouvement et seuls 10% ont participé, ou ont l’intention de le faire, aux manifestations du mouvement 20 février.

L’étude qui s’est intéressée à un échantillon de 1024 jeunes âgés de 15 à 29 ans, issus de plusieurs villes marocaines et du monde rural, nous apprend également que les jeunes marocains sont conservateurs et que 66% d’entre eux préfèrent les femmes voilées.

Passionnés par les téléphones portables et les réseaux sociaux, les jeunes questionnés lors de cette enquête sont sous-bancarisés et veulent des solutions immédiates aux problèmes du chômage et d’éducation et ne connaissent des maladies sexuelles que le sida.

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